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Mesdames, Messieurs les ORL, vous êtes aussi concernés par les leucotriènes ! !
mercredi 8 janvier 2003, par
La possibilité de pouvoir utiliser en thérapeutique des antileucotriènes relance beaucoup d’études sur l’implication des leucotriènes dans de nombreuses affections. Médiateur majeur de l’inflammation, les leucotriènes sont ubiquitaires : Il est donc logique de se demander si elles interviennent dans la maladie polypoïde ORL ?
Leucotriènes cystéinées dans la rhinite chronique hyperplasique. : Arango P, Borish L, Frierson HF Jr, Kountakis SE. Department of Otolaryngology, Division of Allergy/Immunology, Department of Internal Medicine, and the Department of Pathology, University of Virginia Health Sciences Center. dans Otolaryngol Head Neck Surg 2002 Dec ;127(6):512-5
Cette étude a été réalisée pour démonter que, de façon identique à l’asthme, la rhinosinusite chronique à éosinophiles est une maladie caractérisée par l’activation et l’augmentation de leucotriènes cystéinées (LTs).
– Méthodes :
* Les polypes nasaux ont été étudiés chez 28 patients consécutifs subissant une polypectomie et chez qui les neutrophiles n’étaient par présents à l’examen histologique.
* Les tissus ont été analysés avec une attention particulière à la présence d’éosinophiles.
* Les patients avec un taux modéré ou élevé d’éosinophiles muqueux ont été classés comme ayant une rhinosinusite éosinophilique (RSE).
* Ceux ayant peu ou pas d’éosinophiles muqueux ont été classés comme ayant une non RSE (NRSE).
* Le taux de LTs a été mesuré par méthode immuno-enzymatique et les taux ont été comparés entre les 2 groupes.
– Résultats :
* Il y avait 20 patients avec une RNE et 8 avec une NRSE.
* Les LTs ont été mises en évidence dans le tissu polypoïde de 24 des 28 patients, et étaient > à 5 pg/g de tissu chez 25 patients sur 28.
* Le taux moyen de LTC4 chez les patients ayant peu d’éosinophiles était de 38.3 pg/g/.
* Le taux moyen de ceux ayant une élévation modérée ou importante des éosinophiles de 36.7 pg/g. Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes.
– Conclusions :
* RSE et NRSE peuvent être considérées comme des affections avec augmentation de la production de LTs.
* Les LTs existent chez les patients, qu’il y ait peu ou beaucoup d’éosinophiles, ce qui prouve que des cellules autres que les éosinophiles sont responsables de la production des LTs dans la rhinosinusite hyperplasique chronique.
Les auteurs démontrent dans cette article qu’il y a production de leucotriènes dans la rhinosinusite chronique hyperplasique, indépendamment du taux tissulaire des éosinophiles.
Cette production de leucotriènes indique un mécanisme particulier de l’inflammation qui ouvre des perspectives thérapeutiques intéressantes. En effet jusqu’à présent les corticoïdes ont représenté les traitements de première ligne de cette affection. Les antileucotriènes pourraient agir avec succès sur cette pathologie invalidante et récidivante.
L’absence de corrélation entre production de leucotriènes et éosinophiles indiquent qu’un autre type de cellule est impliqué dans la sécrétion accrue de ces leucotriènes. Il reste à identifier cette ou ces cellules afin de mieux comprendre le développement de cette inflammation particulière.
Bref, il semble que les antileucotriènes puissent non seulement révolutionner la prise en charge de l’asthme, mais aussi d’un certain nombre d’autres affections dont le point commun à toutes est une inflammation liée à une surproduction de leucotriènes.
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