Vous avez dit cellule dendritique ? Comme c’est bizarre...

dimanche 26 janvier 2003 par Dr Stéphane Guez3385 visites

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Vous avez dit cellule dendritique ? Comme c’est bizarre...

Vous avez dit cellule dendritique ? Comme c’est bizarre...

dimanche 26 janvier 2003, par Dr Stéphane Guez

L’origine de la réaction allergique commence par la capture et la présentation de l’allergène au système immunitaire c’est à dire aux lymphocytes T. La connaissance des différences dans ce mode de capture et d’activation entre sujets sains et allergiques est essentielle pour espérer intervenir à ce niveau par un traitement.

Les cellules dendritiques myéloïdes et plasmocytoïdes pulsés de patients allergiques sensibilisés aux acariens régulent la réponse cellulaire T : Anne-Sophie Charbonnier*, Hamida Hammad, Philippe Gosset*, Geoffrey A. Stewart, Sefik Alkan, André-Bernard Tonnel*,¶ and Joël Pestel* * Unité INSERM U416, IFR 17, Institut Pasteur de Lille, Cedex, France ;
Erasmus University of Rotterdam, The Netherlands ;
Department of Microbiology, University of Western Australia, Nedlands, Perth ;
Aventis Pharmaceuticals, Bridgewater, New Jersey ; and
¶ Department of Pneumology, Hôpital A. Calmette, CHRU de Lille, Cedex, France
dans Journal of Leukocyte Biology. 2003 ;73:91-99

Bien que de nombreux travaux suggèrent que les cellules dendritiques (CD) soient impliquées dans la réaction allergique caractérisée par un profil de type TH2, les rôles des CD de type myéloïde (M-DC) et des CD de type plasmocytoïde (P-CD) dans le contrôle de la balance TH1/TH2 ne sont pas connus.

Les auteurs ont montré dans ce travail, que chez des patients allergiques sensibilisés au dermatophagoides pteronyssinus (Dp), et chez des témoins normaux, les M-CD manifestent une forte capacité à capturer le Der p 1 (allergène majeur du Dp), et non les P-DC.

Cependant les des sujets témoins sur-expriment le CD80 et sécrètent de l’IL10, alors que les M-CD des sujets allergiques ne le font pas.

En contraste, avec des

des 2 groupes de patients (allergiques et sains), aucune augmentation de l’antigène leucocytaire DR, du CD80 et du CD86 ainsi que la sécrétion d’IL10 ne sont détectés.

Lorsqu’ils sont co-cultivés avec des cellules allogéniques naïves CD4+ de sujets sains, les des sujets allergiques sont orientées vers un profil TH1 (IFN haut et IL4 bas) et les

un profil TH2 (IFN bas et IL4 haut).

Chez des sujets sains, aucune polarisation des cellules T (IFN bas et IL4 bas) n’est induite par les

ou , mais en réponse au , les cellules T sécrètent de l’IL10.

La neutralisation de l’IL10 produite par les des patients sains donneurs conduit à une inhibition de la production d’IL10 par les cellules T et à une polarisation vers le type TH1.

Ainsi, l’IL10 produite par les M-CD pourrait être un médiateur essentiel dans le contrôle de la balance entre tolérance et allergie. De plus, les P-CD pourraient contribuer à l’état de stabilité du patients sains ou au développement d’une réponse de type TH2 chez les donneur allergiques.


Dans cet article les auteurs démontrent que les cellules dendritiques interviennent dans la réponse immune, et orientent la réponse vers un type TH1 ou TH2, certainement par le biais de l’IL10, et sont responsables du statut d’allergique ou de non allergique.

Il s’agit d’un travail fondamental difficile, mais qui préoccupe actuellement plusieurs équipes dans le monde.

Il apparaît que les cellules dendritiques jouent un rôle fondamental dans la reconnaissance de l’allergène et dans sa présentation au système immunitaire.

Il existe 2 origines à cette lignée de cellules qui sont de véritables sentinelles.

Grâce à leurs bras, bien que peu nombreuses, elles se tiennent comme des « pieuvres » au niveau de divers tissus pour assurer leurs fonctions.

Les CD myéloïdes des sujets sains sécrètent de l’IL10, qui oriente la différenciation des T helpers vers le type TH1, comme les cellules dendritiques myéloïdes des sujets allergiques.

Par contre les cellules dendritiques des sujets allergiques de type plasmocytoïdes qui ne sécrètent pas d’IL10 orientent la différenciation des LT vers le type TH2.

Ainsi le sujet allergique aurait des cellules dendritiques de types plasmocytoïdes et le sujet non allergique de type myéloïdes.

Des données complémentaires devraient permettre de mieux préciser ces différents points dans les mois à venir. On peut néanmoins penser qu’il pourrait être possible d’augmenter l’efficacité de la désensibilisation en intervenant à ce niveau cellulaire.

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