Et patatras pour la thèse du lien entre infections dans l’enfance et développement de l’atopie ! !

vendredi 17 mai 2002 par Dr Stéphane Guez2111 visites

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Et patatras pour la thèse du lien entre infections dans l’enfance et développement de l’atopie ! !

Et patatras pour la thèse du lien entre infections dans l’enfance et développement de l’atopie ! !

vendredi 17 mai 2002, par Dr Stéphane Guez

Depuis quelques années, l’hypothèse retenue pour expliquer l’augmentation des maladie allergiques est un lien statistique négatif observé lors de plusieurs études épidémiologiques entre la survenue d’infections dans l’enfance et l’apparition d’un terrain atopique : plus on ferait d’infections et moins on aurait la malchance de devenir allergique. Cette hypothèse a d’ailleurs conduit des équipes a proposer des « vaccins » microbiens dés la naissance pour réorienter correctement le système immunitaire. Cette étude va contre cette théorie qui effectivement ne se vérifie pas souvent à l’interrogatoire des patients en clinique, les allergiques asthmatiques ayant souvent un long passé d’infections récidivantes….

Âge de survenue des infections infantiles et risque atopique. Bager P, Westergaard T, Rostgaard K, Hjalgrim H, Melbye M. dans Thorax 2002 May ;57(5):379-82

Il a été proposé comme hypothèse que l’exposition à un âge précoce aux infections communes de l’enfance serait associée à une diminution du risque allergique. Des études sur l’association possible entre rougeole, oreillons, rubéole et varicelle n’ont pu permettre de tirer des conclusions en l’absence d’informations exactes sur l’âge de survenu de ces infections.
 L’objectif de cette étude a été de savoir si l’exposition a un âge précoce vis-à-vis de ces affections est associée a une diminution du risque de survenue d’allergies en utilisant des informations exactes sur l’âge de ces infections.
 Méthode : La population étudiée est constituée de 889 patientes enceintes qui participaient à un programme national (étude d’une cohorte de naissances) au Danemark, et pour lesquelles des informations détaillées sur les antécédents de rougeole, oreillons rubéole et varicelle étaient disponibles avant l’entrée à l’école (avant 7 ans). L’atopie a été définie de façon biologique par une réponse spécifique a 11 pneumallergènes communs de l’environnement en utilisant des prélèvements sériques obtenus lors du suivi des grossesses.
 Résultats : La rougeole dans la première année de la vie est associé avec un plus fort risque d’atopie que l’absence de rougeole avant l’âge de 7 ans (OR : 3.36, CI : 95% : 1,47 à 7,68). Il n’y a pas d’association entre atopie et : oreillons, rubéole, varicelle dans les 7 premières années de la vie, ou avec la rougeole survenant après la première année. Le risque d’atopie augmente significativement avec l’augmentation du nombre des infections dans l’enfance dans les 2 premières années de vie (p = 0,01).
 Conclusions : Ces résultats sont en contradiction avec les études qui suggèrent que l’exposition à la rougeole, les oreillons, la rubéole ou la varicelle protégeraient contre l’atopie, même si elles sont contractée très tôt dans la vie.


Ainsi cette étude bouleverse une hypothèse pourtant très en vogue, et va susciter des polémiques. L’augmentation de prévalence des maladies allergiques reste donc un mystère.

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