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Corticoïdes inhalés et ménopause : ça passe ou ça casse ?
samedi 1er février 2003, par
La ménopause s’accompagne de modifications hormonales favorisant la survenue de l’ostéoporose. L’utilisation à cette période de médicaments eux-mêmes inducteurs d’ostéopénie, comme les corticoïdes systémiques, est donc un facteur de risque surajouté. Mais qu’en est-il des corticoïdes inhalés ?
Y a-t-il une relation entre l’utilisation des corticoïdes inhalés et la densité osseuse chez les femmes ménopausées ? : Elmstahl S, Ekstrom H, Galvard H, Johnell O, Gerhardsson de Verdier M, Norjavaara E. Division of Geriatric Medicine, Department of Community Medicine, Lund University, Sweden. dans J Allergy Clin Immunol 2003 Jan ;111(1):91-6
– Justificatif. Il y a eu un intérêt particulier ces dernières années concernant l’association entre corticoïdes oraux (CO) et ostéoporose.
– Objectif. La question habituellement débattue est de savoir si les corticoïdes inhalés aux doses recommandées ont des effets secondaires significatifs sur la densité minérale osseuse (DMO).
– Matériel.
* Les auteurs ont comparé la DMO de femmes ménopausées exposées aux corticoïdes inhalés (groupe CI, n=106) à des femmes non exposées (groupe NE, n=674) aux corticoïdes.
* La DMO a été aussi étudiée chez 49 femmes exposées à des CO, à des injections intra-articulaires, ou aux deux en plus des CI (groupe CO).
– Étude. Recrutement des femmes à partir d’une étude prospective de cohorte.
– Méthode. Suivi diététique, mesure de la densité osseuse sur l’avant-bras, questionnaire de santé incluant un interrogatoire sur les prises médicamenteuses passées et présentes.
– Résultats.
* La DMO moyenne ne différait pas significativement entre le groupe CI (0.434 g/cm2) et le groupe NE (0.429 mg/cm2).
* La durée moyenne et la dose de CI était respectivement de 8.2 +/- 5.03 ans et 853 mg par jour.
* Dans le groupe CI, la DMO stratifiée sur la dose cumulée de CI, la durée d’utilisation ou la dose courante supérieure ou inférieure à 1 g n’était pas différente.
* La DMO dans le groupe CO était plus basse que dans le groupe CI (0.408 vs 0.434 g/cm2).
– Conclusion. Il n’a pas été noté de différence dans la DMO entre les groupes CI et NE, et il n’y avait pas de relation dose/réponse observée entre l’utilisation de CI et la DMO.
Cette étude vient confirmer la sécurité d’emploi des CI dans une population de femmes ménopausées et donc prédisposées naturellement à l’ostéoporose.
La dose exacte de CI n’est pas précisée, si ce n’est qu’il s’agissait de doses thérapeutiques « recommandées », ce qui laisse supposer que les doses devaient être < ou = à 2000 microgrammes.
Il n’est pas précisé non plus si ces femmes recevaient de façon systématique un traitement préventif post-ménopausique de l’ostéoporose, qui pourrait être un élément confondant.
Dans la limite de ces questions, il semble qu’avec les CI ça passe sans casser !
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