Corticoïdes inhalés et ménopause : ça passe ou ça casse ?

samedi 1er février 2003 par Dr Philippe Carré3075 visites

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Corticoïdes inhalés et ménopause : ça passe ou ça casse ?

Corticoïdes inhalés et ménopause : ça passe ou ça casse ?

samedi 1er février 2003, par Dr Philippe Carré

La ménopause s’accompagne de modifications hormonales favorisant la survenue de l’ostéoporose. L’utilisation à cette période de médicaments eux-mêmes inducteurs d’ostéopénie, comme les corticoïdes systémiques, est donc un facteur de risque surajouté. Mais qu’en est-il des corticoïdes inhalés ?

Y a-t-il une relation entre l’utilisation des corticoïdes inhalés et la densité osseuse chez les femmes ménopausées ? : Elmstahl S, Ekstrom H, Galvard H, Johnell O, Gerhardsson de Verdier M, Norjavaara E. Division of Geriatric Medicine, Department of Community Medicine, Lund University, Sweden. dans J Allergy Clin Immunol 2003 Jan ;111(1):91-6

 Justificatif. Il y a eu un intérêt particulier ces dernières années concernant l’association entre corticoïdes oraux (CO) et ostéoporose.

 Objectif. La question habituellement débattue est de savoir si les corticoïdes inhalés aux doses recommandées ont des effets secondaires significatifs sur la densité minérale osseuse (DMO).

 Matériel.
* Les auteurs ont comparé la DMO de femmes ménopausées exposées aux corticoïdes inhalés (groupe CI, n=106) à des femmes non exposées (groupe NE, n=674) aux corticoïdes.
* La DMO a été aussi étudiée chez 49 femmes exposées à des CO, à des injections intra-articulaires, ou aux deux en plus des CI (groupe CO).

 Étude. Recrutement des femmes à partir d’une étude prospective de cohorte.

 Méthode. Suivi diététique, mesure de la densité osseuse sur l’avant-bras, questionnaire de santé incluant un interrogatoire sur les prises médicamenteuses passées et présentes.

 Résultats.
* La DMO moyenne ne différait pas significativement entre le groupe CI (0.434 g/cm2) et le groupe NE (0.429 mg/cm2).
* La durée moyenne et la dose de CI était respectivement de 8.2 +/- 5.03 ans et 853 mg par jour.
* Dans le groupe CI, la DMO stratifiée sur la dose cumulée de CI, la durée d’utilisation ou la dose courante supérieure ou inférieure à 1 g n’était pas différente.
* La DMO dans le groupe CO était plus basse que dans le groupe CI (0.408 vs 0.434 g/cm2).

 Conclusion. Il n’a pas été noté de différence dans la DMO entre les groupes CI et NE, et il n’y avait pas de relation dose/réponse observée entre l’utilisation de CI et la DMO.


Cette étude vient confirmer la sécurité d’emploi des CI dans une population de femmes ménopausées et donc prédisposées naturellement à l’ostéoporose.

La dose exacte de CI n’est pas précisée, si ce n’est qu’il s’agissait de doses thérapeutiques « recommandées », ce qui laisse supposer que les doses devaient être < ou = à 2000 microgrammes.

Il n’est pas précisé non plus si ces femmes recevaient de façon systématique un traitement préventif post-ménopausique de l’ostéoporose, qui pourrait être un élément confondant.

Dans la limite de ces questions, il semble qu’avec les CI ça passe sans casser !

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