Quel souffle mon vieux !

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Quel souffle mon vieux !

Quel souffle mon vieux !

dimanche 2 février 2003, par Dr Philippe Carré

La spiromètrie est l’examen fonctionnel respiratoire de référence dans l’évaluation d’une obstruction bronchique. Sa fiabilité varie avec les conditions de sa réalisation, qui dépend entre autres de l’âge des patients. Les gens âgés sont-ils compétents pour la réalisation de spirométries fiables ?

Qualité des performances spirométriques chez les gens âgés. : Pezzoli L, Giardini G, Consonni S, Dallera I, Bilotta C, Ferrario G, Cristina Sandrini M, Annoni G, Vergani C. Geriatric Department, University of Milano, Ospedale Maggiore IRCCS, Milano, Italy. DIMEP University of Milano-Bicocca, Milano, Italy dans Age Ageing 2003 Jan ;32(1):43-6

 Objectif. La maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO) et l’asthme sont des causes fréquentes d’hospitalisation et de mortalité chez les gens âgés, mais les maladies respiratoires sont souvent sous ou mal diagnostiquées, parce que la spiromètrie n’est que peu utilisée à cet âge.

 Méthode.
* 715 patients âgés avec symptômes respiratoires ont été examinés ;
* tous ont eu une spiromètrie, ainsi qu’un test de performance mental, un recueil des activités quotidiennes et une évaluation (par une échelle de dépression gériatrique) des performances cognitives et fonctionnelles.
* A été pris en considération leur niveau d’éducation et leur index de masse corporelle (IMC).

 Résultats.
* 585 patients (81.8 %) ont été capables de réaliser la spiromètrie selon les critères de l’ATS de 1994, et 130 (18.2 %) incapables de le faire.
* En tenant compte du niveau d’éducation, les tests de performance mentale et fonctionnelle étaient significativement différents (P<0.001) entre les 2 groupes, au profit de ceux ayant une bonne performance spirométrique.
* Il n’y avait pas de différence entre les groupes selon l’âge, l’IMC ou l’échelle de dépression.

 Conclusion. La majorité des patients âgés peuvent réaliser des spirométries selon les recommandations internationales. L’âge en lui-même n’est pas un facteur de risque de mauvaise performance, mais il intervient s’il est associé à une détérioration cognitive ou fonctionnelle.


L’âge n’est pas un facteur qui doit faire renoncer à la pratique de tests spirométriques chez les gens âgés, d’après cette étude.

Ce sont en fait les facultés globales qui sont prépondérantes dans le résultat, et donc plus l’âge physiologique que l’âge légal.

Ce qui devrait inciter à mieux prendre en charge la fonction respiratoire de ces patients, dont le handicap fonctionnel respiratoire est souvent considéré comme une fatalité de l’âge.

Une prise en charge thérapeutique adaptée, fondée sur un diagnostic précis, pourrait alors améliorer leur qualité de vie. Le meilleur exemple étant l’asthme, dont on sait qu’il peut se révéler à un âge avancé.

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