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Il est grave mon asthme, docteur ?
samedi 8 février 2003, par
Cette étude américaine aborde le problème de la qualité des soins apportée au traitement de l’asthme. Plusieurs facteurs influent, dont des facteurs humains, le premier venant à l’esprit étant le malade lui-même. Mais l’appréciation par le médecin de la sévérité de l’asthme joue sans doute aussi un rôle non négligeable.
La sous-estimation de la gravité de l’asthme par le médecin conduit à un déficit thérapeutique. : Wolfenden LL, Diette GB, Krishnan JA, Skinner EA, Steinwachs DM, Wu AW. Division of Pulmonary and Critical Care Medicine, Johns Hopkins University, Suite 7400, 1830 E Monument St, Baltimore, MD 21205. gdiette@mail.jhmi.edu dans Arch Intern Med 2003 Jan 27 ;163(2):231-6
– INTRODUCTION.
* Le déficit thérapeutique de l’asthme est peu documenté.
* Les guides nationaux de recommandation spécifient que le médecin doit établir le degré de sévérité de l’asthme en fonction de la symptomatologie pré-thérapeutique et sachant que la pathologie est différente chez chaque patient.
* Cette étude évaluait dans quelle mesure les critères du médecin estimait la sévérité des patients asthmatiques.
– MÉTHODES.
* Les données utilisées ont été collectées à partir d’une cohorte d’adultes asthmatiques.
* Les patients éligibles étaient des adultes enrôlés dans un suivi de contrôle après un rendez-vous afin d’évaluer le degré de gravité de l’asthme.
* Les médecins étaient éligibles s’ils traitaient surtout des asthmatiques.
* Les renseignements concernant les patients comportaient les données démographiques, les symptômes, les traitements de l’asthme et les connaissances de l’autogestion de l’asthme.
* Les médecins étaient interrogés afin d’évaluer la sévérité de l’asthme de leurs patients.
– RESULTATS.
* Il y avait 4005 patients asthmatiques ayant fait l’objet d’une évaluation de la sévérité.
* Parmi eux, 70,1% étaient des femmes (âge moyen 44,8 ans ) et 83,5% étaient de race blanche.
* Chez la plupart de ces patients les symptômes d’asthme étaient modérés (39,4%) et sévères (50,1%).
* La majorité des estimations de la sévérité par les médecins était légère (44,6%) et modérée (44,5%).
* Parmi les patients rapportant des symptômes modérés, l’usage quotidien de corticostéroïdes inhalés représentait 35,2% lorsque le médecin le qualifiait de léger, 53% si l’asthme était qualifié de modéré et 68% en cas d’asthme classé sévère.
* Les résultats du DEP pratiqué par le patient lui-même, les tests allergologiques et les connaissances de l’autogestion de l’asthme correspondaient aux estimations de la sévérité par le médecin.
– CONCLUSIONS.
* Les estimations de la sévérité de l’asthme par les médecins apparaissent déterminantes dans l’équilibre de l’asthme.
* Pour les patients présentant les symptômes d’un contrôle insuffisant, peu de praticiens estiment que la sévérité était associée à la qualité des soins ce qui n’est pas cohérent avec les recommandations des guides nationaux.
* Afin d’améliorer la qualité des soins de l’asthme, les médecins ont besoin de mettre à jour le traitement fondé sur les symptômes courants de leurs patients et d’adapter les soins en conséquence.
Sans revenir sur les détails des résultats de cette étude, il faut retenir que globalement le médecin sous-estime la sévérité de l’asthme.
Le médecin se fiant à son estimation adapte le traitement selon les données de guides de bonne conduite thérapeutique. Conséquence, les patients sont traités insuffisamment.
Ainsi, le traitement ne doit pas être adapté selon les seules données de l’interrogatoire et de l’examen clinique, il le doit aussi à l’aide d’explorations fonctionnelles respiratoires bien conduites que l’on n’hésitera pas à répéter lors des contrôles.
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