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La preuve par les crachats.
lundi 10 février 2003, par
Les recommandations thérapeutiques dans l’asthme conseillent d’adapter le traitement au degré d’inflammation des voies aériennes. Comment l’évaluer en pratique ? Les auteurs ont étudié ce problème chez l’enfant en prenant comme marqueur les éosinophiles des expectorations.
Relation entre les éosinophiles de l’expectoration et le tableau clinique dans l’asthme de l’enfant. : P G Gibson1, J L Simpson1, R Hankin2, H Powell1 and R L Henry3 1 Department of Respiratory and Sleep Medicine, and Hunter Medical Research Institute, John Hunter Hospital, Newcastle, 2310 NSW, Australia 2 The John Hunter Children’s Hospital, Newcastle, 2310 NSW, Australia 3 School of Women’s and Children’s Health, The University of New South Wales, Randwick, 2031 NSW, Australia dans Thorax 2003 ;58:116-121
– Problème. La relation entre le tableau clinique et l’inflammation des voies aériennes dans l’asthme de l’enfant est peu connue, ce qui rend difficile l’adaptation du traitement basée sur les recommandations consensuelles. Cette étude a été réalisée dans le but d’examiner cette relation.
– Méthode.
* Des enfants asthmatiques (A : n=146) et des sujets contrôles (C : n=37) ont été recrutés dans des centres de soins primaires et spécialisés.
* Ont été réalisé une étude des expectorations par un test de provocation au sérum salé hypertonique.
– Résultats.
* La fréquence croissante des épisodes d’asthme dans les 12 derniers mois était associée
** à une augmentation significative des éosinophiles dans les expectorations (p=0.002),
** à l’augmentation du taux de la protéine cationique éosinophile des expectorations (p=0.003)
** et à la desquamation bronchique des cellules épithéliales (p=0.004).
* L’intensité du traitement était aussi associée à l’importance des éosinophiles (p=0.005).
* La relation avec les autres marqueurs de sévérité était moins forte (symptômes, fonction respiratoire).
– Conclusion.
* Les enfants qui présentent des épisodes fréquents d’asthme ont une augmentation de l’inflammation des voies aériennes caractérisée par une éosinophilie des expectorations et une desquamation bronchique épithéliale.
* Ces résultats supportent l’idée de tenir compte de la fréquence des épisodes cliniques de sifflements dans les 12 derniers mois pour déterminer les besoins en traitement anti-inflammatoire, et indiquent que les symptômes courants sont déterminés par des mécanismes reliés à l’éosinophilie des expectorations.
Le taux des éosinophiles et de leurs médiateurs dans les expectorations se confirme donc comme un bon marqueur de l’inflammation des voies aériennes, qui est liée à la fréquence des symptômes cliniques.
Mais ce qui est valable à l’échelle d’une population est-il applicable à l’échelon individuel ? C’est à cette question qu’il faudrait répondre avant de valider un jour cette mesure en routine ; elle nécessiterait par ailleurs de pouvoir être diffusée facilement pour être utilisée en pratique sur le terrain par ceux qui prennent en charge la plus grande partie des asthmatiques.
D’ici là, il faut en effet se fier sur la clinique, en particulier sur la fréquence des symptômes dans l’année écoulée (12 mois), qui correspond au critère de « sévérité » reconnu comme un des plus fiables pour l’adaptation du traitement, notamment anti-inflammatoire.
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