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Les traitements glucocorticoïdes au long cours responsables d’infiltrats pulmonaires.
mercredi 12 février 2003, par
L’utilisation chez des patients asthmatiques, apparemment sévères et traités depuis longtemps par corticoïdes semble avoir une incidence sur la présence d’infiltrats pulmonaires dont certains sont mortels, les auteurs étudient ici les mécanismes expliquant ces phénomènes.
Infiltrats pulmonaires chez des patients recevant des gluco-corticoïdes en traitement au long cours. : Carlos Agustí, MD, PhD ; Ana Rañó, MD, PhD ; Xavier Filella, MD, PhD ; Juliá González, MD, PhD ; Asunción Moreno, MD, PhD ; Antoni Xaubet, MD, PhD and Antoni Torres, MD, PhD, FCCP * From Servei de Pneumologia (Drs. Agustí, Rañó, Xaubet, and Torres), Institut Clínic de Pneumologia i Cirurgía Toràcica ; Servei de Microbiologia i Malalties Infeccioses (Drs. Filella, González, and Moreno), Servei de Bioquímica Clínica, Institut Clínic de Infeccions i Inmunitat, Hospital Clínic, Institut d’Investigacions Biomèdiques August Pi i Sunyer, Universitat de Barcelona, Barcelona, Spain. dans Chest. 2003 ;123:488-498
– Objet : le traitement glucocorticoïde altère les mécanismes de défense et d’immuno-régulation et peut par là-même favoriser le développement de diverses infections pulmonaires.
– Méthodes : l’étiologie, les facteurs pronostiques, et la réponse inflammatoire d’infiltrats pulmonaires, ont été évalués prospectivement chez 33 patients recevant un traitement au long cours par glucocorticoïdes.
– Résultats :
* l ’aspergillus ( n= 9.31 %) et le staphylocoque (n = 6.21 %) étaient les agents causals les plus fréquemment retrouvés.
* En utilisant différentes méthodes diagnostiques, les auteurs ont obtenu un diagnostic spécifique dans 28 cas sur 33 des épisodes d’infiltrats pulmonaires (85 %).
* La bronchoscopie a permis de faire le diagnostic dans 64 % des cas.
* La mortalité était de 45 %.
* Les variables associées à la mortalité étaient les suivantes :
** âge > 64 ans,
** atteinte radiographique bilatérale,
** retard au diagnostic,
** traitement empirique inadapté,
** score SAPS II (simplified acute physiology score) > ou = à 25
** et recours à la ventilation mécanique.
* Le SAPS II >ou = à 25 et le recours à la ventilation mécanique étaient également significatifs dans une analyse des multivariables.
* Les infections pulmonaires étaient associées à une augmentation de la concentration en cytokines inflammatoires comme le facteur alpha de nécrose tumorale, ou l’interleukine 6, à la fois dans le sérum et dans le liquide de lavage broncho alvéolaire.
* Cette réponse inflammatoire locale et systémique était atténuée en comparaison avec la réponse observée chez des patients avec des infections pulmonaires sans traitement glucocorticoïde ou avec un traitement glucocorticoïde de courte durée <9 jours.
– Conclusions :
* les infiltrats pulmonaires chez des patients recevant des glucocorticoïdes au long cours sont le plus souvent causés par des mycoses ou des cocci gram plus et sont associés à une réponse inflammatoire locale et systémique diminuée.
* Cependant dans la plupart des cas, les cultures d’expectorations et la fibroscopie bronchique sont les moyens diagnostiques , la mortalité associée est élevée, particulièrement chez ceux qui nécessitent une ventilation assistée.
L’utilisation des glucocorticoïdes au long cours entraîne une diminution de la réponse immunitaire et inflammatoire locale et générale, ceci a pour conséquence de favoriser les infections respiratoires en particulier à cocci gram + et mycoses, et ceci de façon significative par rapport à des patients qui n’en reçoivent pas ou peu de temps.
Il faut tout de même spécifier que les cofacteurs semblent ici primordiaux ( âge, ancienneté de la maladie, mauvaise prise en charge…) et que les auteurs ont certainement eu à étudier une population à risque ( on ne connaît d’ailleurs pas l’âge moyen des sujets étudiés).
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