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Les gentils coiffeurs qui aimaient les cheveux mais aussi le latex...
mercredi 12 février 2003, par
L’allergie au latex pose des problèmes sérieux avec souvent un retentissement professionnel important. Pour prendre des mesures préventives, souvent onéreuses, il faut pouvoir apprécier réellement l’importance de cette sensibilisation dans des groupes à risque. Qu’en est-il dans une population de coiffeurs ?
Hypersensibilité au latex : relation avec la positivité des prick-tests et la réponse aux patch tests chez des coiffeurs : E. Nettis, P. Dambra, A. L. Soccio, A. Ferrannini, A. Tursi Department of Clinical Immunology and Allergology, University of Bari, Piazza Giulio, Italy dans Allergy Volume 58 Issue 1 Page 57 - January 2003
Le latex du caoutchouc naturel est une cause fréquente d’allergie à IgE chez les coiffeurs ; mais une allergie non médiée par les IgE aux protéines du latex peut également se produire.
61 coiffeurs, rapportants des symptômes liés à l’utilisation de gants en latex ont été enrôlés dans cette étude.
– Méthodes :
* Les auteurs ont évalué les patients vis à vis de l’allergie au latex en réalisant un dosage des IgE spécifiques, et des tests cutanés en prick.
* Les patients ont eu également des patch tests à la série des caoutchoucs et du latex. (Tests statistiques : Fisher et Student).
– Résultats :
* Un diagnostic d’allergie au latex IgE médiée a été fait pour 11 patients (18%) coiffeurs.
* Les patchs tests sont positifs pour la série caoutchouc pour 24 patients.
* Le test le plus souvent positif est la paraphenylène diamine (33%).
* 2 coiffeurs ont eu une réaction retardée à un échantillon de latex.
* Les coiffeurs avec une allergie IgE médiée au latex sont plus âgés, et présentent des antécédents personnels d’atopie et de réactions urticariennes après exposition au latex.
* Ils ont plus souvent une réponse positive aux autres tests en prick ou en patch.
– Conclusions : Cette étude démontre qu’il existe des faux positifs et des faux négatifs lorsqu’on se base sur l’histoire clinique de suspicion d’allergie au latex, par rapport aux tests cutanés et aux IgE spécifiques par CAP system, ce qui pose le problème d’une évaluation seulement par un questionnaire.
Dans cette étude les auteurs démontrent que dans une population de coiffeurs qui se disent allergiques au latex, seulement 18% sont réellement allergiques, alors que 40% ont une allergie aux patch-tests.
Cette étude prouve les limites de toutes les enquêtes épidémiologiques qui sont réalisées par un questionnaire, en particulier dans le domaine de l’allergie.
Cela explique certainement les grandes disparités que l’on peut trouver dans les chiffres avancées par diverses équipes.
En allergologie, il semble indispensable de disposer d’un moyen d’appréciation objectif, le terme « d’allergie » étant souvent utilisé à tort et à travers.
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