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Allergiques alimentaires : ne soyez pas rats
lundi 17 février 2003, par
A l’époque où les possibles allergies alimentaires nouvelles sont suspectées avec les OGM, les chercheurs se penchent sur le meilleur moyen d’étudier l’allergènicité des aliments. Disposer d’un modèle expérimental animal de l’allergie alimentaire permettra-t-il de s’affranchir des risques d’apparition de nouvelles allergies ?
Evaluation du potentiel allergique d’extraits protéiques alimentaires et de protéines par un protocole par voie orale dans un modèle utilisant le rat Young Brown Norway. : Knippels LM, Penninks AH. TNO Nutrition and Food Research, Department of Target Organ Toxicology, Working Group Experimental Immunology, Zeist, The Netherlands. dans Environ Health Perspect 2003 Feb ;111(2):233-8
La nécessité d’avoir un modèle animal validé et largement accepté pour étudier l’allergénicité et le potentiel allergique de protéines produites par les nouvelles biotechnologie est devenue une question importante pour une évaluation simple et sécurisante.
Dans cet article, les auteurs résument les résultats d’un protocole de sensibilisation aux protéines alimentaires qu’ils ont développé chez le rat.
Le rat Young Brown Norway (YBN) a été exposé : soit à des protéines allergisantes purifiées (ovalbumine..), soit à l’aliment complet (lait de vache), soit à des extraits protéiques totaux (blanc d’œuf de poule, arachide) par un gavage quotidien pendant 42 jours, sans utilisation d’un adjuvant.
Les résultats montrent que le rat YBN peut être sensibilisé oralement à différentes protéines alimentaires allergisantes, qui entraînent une réponse spécifique à IgG et à IgE, sans adjuvant.
Les animaux exposés par voie orale au lait de vache ou aux extraits protéiques totaux de blanc d’œuf développent aussi une réponse spécifique à IgG et IgE qui reconnaissent les mêmes protéines que les anticorps des patients allergiques au blanc d’œuf et au lait de vache.
Les auteurs ont aussi étudié les réponses systémiques immédiates. Chez l’animal sensibilisé à l’ovalbumine, des symptômes cliniques d’allergie alimentaire ont été étudiés après un test de provocation par voie orale avec l’ovalbumine.
Les résultats montrent qu’il y a une augmentation de la perméabilité intestinale et que, chez certains animaux, il y a également une augmentation de la fréquence respiratoire et une diminution transitoire de la pression artérielle.
Les résultats obtenus montrent que les rats YBN serait donc un modèle animal approprié pour la recherche dans le domaine de l’allergie alimentaire et l’étude du potentiel allergisant des aliments existants mais aussi des nouvelles protéines alimentaires.
Dans cette étude les auteurs exposent leurs travaux qui ont permis de mettre au point un modèle expérimental d’étude du potentiel allergisant des protéines alimentaires à l’aide d’un modèle animal chez une certaine race de rat, en utilisant un protocole de sensibilisation par voie orale.
Ce travail est intéressant car il permet de penser que, dans un avenir proche, les industriels auront à leur disposition un moyen simple de vérifier si un aliment ou une nouvelle protéine ont des propriétés allergisantes ou non.
On peut également penser en clinique qu’il sera possible de vérifier le potentiel allergique de différents extraits protéiques pour développer par exemple des aliments hypoallergéniques pour les allergiques.
Bref, un modèle animal fiable permet toujours à la recherche d’être plus efficace et de s’affranchir de tests de réintroduction chez des patients, tests qui sont astreignants et toujours potentiellement dangereux.
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