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Prends tes gouttes et tu tousseras moins !
jeudi 27 février 2003, par
La durée prolongée d’efficacité de l’immunothérapie sous-cutanée est connue dans la littérature. Alors que cette voie d’administration perd de son influence au profit de la voie sublinguale, est-on vraiment certain que cette dernière s’accompagne du même niveau d’efficacité à long terme ?
Efficacité prolongée de l’immunothérapie sub-linguale chez des enfants asthmatiques aux acariens : étude prospective sur 10 ans. : V. Di Rienzo, F. Marcucci*, P. Puccinelli, S. Parmiani, F. Frati*, L. Sensi*, G. W. Canonica and G. Passalacqua Clinica Villa Benedetta, Rome,*Clinica Pediatrica, University of Perugia, Perugia,ALK-Abellò, Lainate, Milan andAllergy and Respiratory Diseases, DIMI, University of Genoa, Genoa, Italy dans Clinical & Experimental Allergy 33 (2), 206-210
– Contexte. L’immunothérapie sous-cutanée a montré dans l’allergie respiratoire une efficacité prolongée après son arrêt, alors que cette preuve est toujours manquante pour l’immunothérapie sub-linguale (ISL), bien qu’elle soit largement utilisée.
– Objectif. Évaluer s’il existe une efficacité prolongée de l’ISL, dans une étude contrôlée prospective en groupes parallèles.
– Méthodes.
* 60 enfants (âge moyen : 8.5 ans) atteints d’asthme ou de rhinite allergique aux acariens ont été divisés en 2 groupes appariés :
** 35 ont eu une ISL de 4 à 5 ans avec un extrait standardisé,
** et 25 ont reçu uniquement un traitement médicamenteux.
* Les patients ont été évalués à trois moments (état basal, fin de l’ISL et 4 à 5 ans après arrêt de l’ISL) en fonction de la présence d’asthme, de l’utilisation de médicaments anti-asthmatiques, du résultat de prick tests et d’IgE spécifiques.
– Résultats.
* Dans le groupe ISL, il y avait une différence significative par rapport à l’état basal pour la présence d’asthme (p 0.001) et l’utilisation de médicaments (p0.01), alors qu’il n’y avait pas de différence dans le groupe contrôle.
* Le débit expiratoire de pointe moyen était significativement plus élevé dans le groupe actif que dans le groupe contrôle après 10 ans.
* Le taux des IgE spécifiques montrait une augmentation presque significative (état basal par rapport à 10 ans, p=0.06) seulement dans le groupe contrôle.
– Conclusion. Cette étude démontre que l’ISL est efficace chez les enfants et que l’efficacité clinique se maintient 4 à 5 ans après son interruption.
Parmi les critiques émises quant à l’ISL, celle concernant l’absence de preuve scientifique d’efficacité retardée est souvent mise en avant, alors même que cette méthode est de plus en plus utilisée par les allergologues.
Cette étude confirme que l’efficacité se prolonge au moins 5 ans en moyenne après son arrêt, tout au moins chez l’enfant, et dans l’asthme par allergie aux acariens. Les critères d’efficacité sur la rhinite ne sont d’ailleurs pas précisés dans cet abstract : seraient-ils inférieurs ?
L’ISL fait donc mieux que pas d’immunothérapie (groupe contrôle).
Fait-elle mieux que l’immunothérapie par voie sous-cutanée ? Des études contrôlées comparant les deux techniques, dans différents groupes de patients et pour différents allergènes, permettraient de convaincre les sceptiques.
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