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Quand il y a du gène y a pas de plaisir et en plus y a de l’asthme !!!
vendredi 28 février 2003, par
La génétique de l’asthme et de l’atopie intéresse depuis longtemps les allergologues et les pneumologues. Y a-t-il une association préférentielle de certains allèles (donc de certains gènes) avec l’asthme et le fait d’être atopique, et quels sont ces allèles ?
Asthme allergique et allèle TNF-308 : déséquilibre de liaison et analyse des associations. : Di Somma C, Charron D, Deichmann K, Buono C, Ruffilli A. Instituto di Genetica e Biofisica (C.D.S., C.B., A.R.), "Adriano Buzzati Traverso,", Napoli, Italy dans Hum Immunol 2003 Mar ;64(3):359-65
L’association de l’allèle 308 du tumor necrosis factor (TNF2) à l’asthme a été rapportée dans des études mais pas dans d’autres.
L’objectif de ce travail a été d’étudier cette association dans une population recrutée sur la base d’une allergie à la pariétaire.
Dans la population étudiée, l’asthme est positivement associé au groupe HLA-DRB1*03 (p<0.01) et à l’haplotype TNF2/DRB1*03 (p=0.02).
Dans le sous groupe des parents, la proportion des asthmatiques est augmentée chez les patients ayant l’allèle TNF2 (p=0.01), mais l’association primaire à l’asthme est l’haplotype TNF2/DRB1*1104 (p=O.OO5).
La population étudiée a été divisée en fonction des résultats des tests cutanés positifs à l’ivraie, à la pariétaire et D. ptéronyssinus.
L’asthme est associé au groupage HLA-DRB1*03 et à l’haplotype TNF2/DRB1*03 (respectivement p = 0.0015 et 0.0001) chez les patients ayant des tests positifs à l’ivraie, et à l’haplotype TNF2/DRB1*1104 (p = 0.025) chez les patients ayant des tests cutanés positifs à la pariétaire.
Le test de déséquilibre de liaison a détecté en excès la transmission de HLA-DRB1*03 et de l’haplotype TNF2/DRB1*03 (respectivement p = 0.03 et 0.04) chez les frères et soeurs ayant de l’asthme et des tests cutanés positifs pour l’ivraie, et le groupage HLA-DRB1*1104 et l’haplotype TNF2/DRB1*1104 (respectivement p = 0.04 et 0.015) chez les frères et soeurs ayant de l’asthme et des tests cutanés positifs à la pariétaire.
– Conclusions : Ces observations prises ensemble indiquent que les haplotypes TNF2/DRB1*03 et TNF2/DRB1*1104 contiennent des allèles qui contrôlent l’asthme atopique respectivement chez les patients sensibilisés à l’ivraie et à la pariétaire. Ces données suggèrent que l’association de l’asthme au TNF2 reflète un déséquilibre de liaison avec des gènes qui influencent la réponse immune spécifique.
Dans cette étude les auteurs trouvent un lien génétique entre le fait d’avoir de l’asthme et des tests cutanés positifs à certaines graminées, l’allèle TNF2 étant donc un marqueur génétique d’asthme, et l’allèle DRB1 d’une réponse immune spécifique soit à l’ivraie si allèle DRB1*03, soit à la pariétaire si allèle DRB1*1104.
Cette étude est très intéressante car la recherche d’un marqueur génétique de l’asthme et du terrain atopique serait importante pour effectuer un dépistage primaire de l’asthme atopique.
Les auteurs confirment que l’allèle TNF2 est bien un marqueur de l’asthme. Mais ce qui est très intéressant c’est qu’il existe une association particulière à l’allèle DRB1 (déséquilibre de liaison) avec donc un haplotype particulier (association préférentielle de certains allèles) TNF2/HLA-DRB1 qui signe l’existence d’un asthme allergique.
En fonction de la sensibilisation, l’allèle DRB1 est variable : soit de type 03 si allergie à l’ivraie, soit 1104 si allergie à la pariétaire.
Il y a donc confirmation génétique de l’association entre asthme et atopie avec une perspective possible dans le futur de décrypter le code génétique d’un individu pour pouvoir prédire non seulement s’il est à risque de faire de l’asthme, mais également s’il a un terrain atopique et quels seront ces futurs sensibilisations.
Comme toujours il faut attendre d’autres études qui confirment ces résultats, d’autant que, comme le soulignent les auteurs dans leur introduction, les données publiées jusqu’à présent sont plutôt contradictoires.
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