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Corticostéroïdes inhalés chez l’enfant asthmatiques, ça reste dans l’axe.
jeudi 6 mars 2003, par
Dans le cadre de prescription d’un corticostéroïde inhalé chez l’enfant asthmatique, le souci du praticien est de ne pas provoquer de répercussion sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Ici, ces auteurs évaluent cet éventuel retentissement au moyen de mesure des paramètres hormonaux.
Action systémique des corticostéroïdes inhalés chez des enfants asthmatiques : test au facteur de relargage de la corticotrophine. : L Pescollderungg1, G Radetti1, E Gottardi1, D G Peroni2, A Pietrobelli2 and A L Boner2 1 L Pescollderungg, G Radetti, E Gottardi, Department of Pediatrics, Regional Hospital of Bolzano, Italy
2 D G Peroni, A Pietrobelli, A L Boner, Pediatric Department, University of Verona, Istituto Pio XII Misurina, Italy dans Thorax 2003 ;58:227-230
– INTRODUCTION. Une étude a été entreprise afin d’évaluer la fonction de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien dans un groupe d’enfants asthmatiques avant et après un traitement par corticoïdes inhalés.
– METHODES.
* Trente patients d’âge prépubertaire d’un âge moyen de 6,7 ans ont été traités à l’aide de corticostéroïdes inhalés.
* Tous les enfants ont subi un test au facteur de relargage de la corticotrophine (CRF) avec dosage de la cortisolémie et de l’hormone adrénocorticotrophine (ACTH) avant et après 3 mois de traitement.
* Des échantillons urinaires prélevés sur 24 heures étaient collectés afin de mesurer l’excrétion de cortisol libre urinaire.
– RESULTATS.
* Les sujets ne montraient pas de différence au niveau de la cortisolémie et des niveaux de delta avant et après traitement, cependant le pic de cortisolémie et l’aire sous la courbe après le test à la corticotrophine étaient significativement plus bas après traitement.
* Le taux de base, le pic, l’aire sous la courbe d’ACTH étaient significativement plus bas après traitement, alors que la delta ACTH restait inchangée.
* Pas de réduction significative du cortisol libre urinaire constatée après la période thérapeutique.
* Pas de corrélation mise en évidence entre l’excrétion de cortisol libre urinaire et les autres paramètres concernant le cortisol après le test que cela soit avant ou après traitement.
– CONCLUSIONS.
* Ces données suggèrent que, à la posologie utilisée pendant la période thérapeutique, les corticostéroïdes inhalés ne provoquent pas de suppression de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien chez la majorité des patients.
* Le test au facteur de relargage de la corticotrophine semble plus sensible que l’excrétion urinaire des 24 heures du cortisol libre et que le dosage de la cortisolémie matinale pour l’évaluation de l’activité systémique d’un traitement corticostéroïde inhalé.
Cette étude présente l’intérêt d’évaluer les paramètres hormonaux de l’ axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien avant et après une période thérapeutique de corticostéroïdes inhalés chez des enfants asthmatiques. Cela semble plus crédible que d’évaluer le retentissement sur la croissance par exemple.
De l’ensemble de la littérature publiée à ce sujet, il faut bien dire que la majorité des publications tendent à démontrer que chez l’enfant asthmatique la prescription de corticoïdes inhalés, si la posologie recommandée est respectée, n’interfère pas avec l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien.
C’est rassurant car, on le sait, l’inflammation bronchique de l’asthme doit être traitée efficacement pour éviter une aggravation et surtout l’apparition à terme de lésions fixées dans le cadre du remodelage.
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