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La santé a un coût : pour un scoop ça c’est un scoop !!
jeudi 6 mars 2003, par
Il est actuellement à la mode de traduire en argent le prix de revient des traitements pour diverses pathologies. Les arrières pensées sont bien entendu très différentes selon la sensibilité politique de celui qui lit ces chiffres. A combien « revient » la rhinite allergique aux Etats-Unis ?
Coûts directs de la rhinite allergique aux Etats-Unis : estimations à partir de l’étude du tableau de bord économique médical de 1996. : Law AW, Reed SD, Sundy JS, Schulman KA. Center for Clinical and Genetic Economics, Duke Clinical Research Institute, and the Divisions of Rheumatology and Allergy, Department of Medicine, Duke University Medical Center, Durham dans J Allergy Clin Immunol 2003 Feb ;111(2):296-300
Les estimations antérieures du coût de la rhinite allergique ont précédé l’augmentation de la prescription des antihistaminiques de 2° Génération et les corticoïdes topiques locaux.
– Objectifs de l’étude : les auteurs ont cherché à estimer le coût direct de la rhinite allergique aux Etats-Unis et les dépenses assurées par l’Assurance Maladie.
– Méthodes : Les données du suivi économique des dépenses de santé de 1996 ont été utilisées dans une étude transversale analysant le recours aux soins et les dépenses inhérentes aux soins.
– Résultats :
* Environ 7.7% de la population estime avoir eu des manifestations de rhinite allergique en 1996.
* Le coût médical de la rhinite allergique est estimé à 3.4 Billions de dollars, dont la plus grande part est due aux prescriptions (46.6%) et aux consultations (51.9%).
* 51% des dépenses médicales sont le fait des antihistaminiques de 2° génération, 25% pour les corticoïdes locaux, et 5%pour les antihistaminiques d’ancienne génération.
* 58% des patients ayant une rhinite allergique ont reçu une ou plusieurs prescriptions durant l’année étudiée. Parmi ces patients, la dépense moyenne par prescription est de 131 dollars (IC 95% : 119-143), dont 50 dollars (IC 95% : 43-56) sont directement payés par le patient.
* La dépense moyenne pour les patients ayant Medicaid est de 103 dollars (IC 95% : 70-136), et pour les patients ayant une assurance privé de 155 dollars (IC 95% : 140 - 169), et pour ceux ayant une autre assurance (213 dollars (IC 95% : 0 - 521) et 69 dollars (IC 95% : 57 - 80) pour aucune prescription dans le cadre d’une assurance.
– Conclusions : Le coût direct de la rhinite allergique a augmenté de façon substantielle depuis l’introduction des antihistaminiques de 2° génération et des corticoïdes locaux par voie nasale, en particulier le coût des prescriptions médicales. Les patients sans assurance ont une dépense totale de leur poche augmentée par rapport à ceux ayant une couverture assurance maladie.
Les auteurs ont estimé le coût de la rhinite allergique sur 1 an aux Etats Unis en tenant compte des nouveaux traitements représentés par les antihistaminiques de 2° génération et les traitements par les corticoïdes locaux. Ils notent une augmentation totale du coût depuis le recours à ces nouveaux traitements.
Cette étude laisse sur sa faim, et ne donne qu’une vision très restreinte du problème avec donc beaucoup de difficultés pour utiliser ces résultats. Car si le traitement de la rhinite à un coût, ce qui est totalement évident, la maladie également a un coût. Il n’y a aucune donnée sur cet aspect pourtant fondamental du problème.
Des études précédentes ont montré que, en terme de baisse de rendement, absentéisme etc… la maladie allergique avait un coût considérable et il faut donc mette en parallèle les dépense secondaires au retentissement de la maladie et les « recettes » qui sont à mettre sur les dépenses liées aux traitements mais qui permettent un meilleur confort de vie en particulier professionnelle.
Les subtilités secondaires au particularisme du système de santé américain ne sont pas exportables en France.
Au fond le vrai problème mis en avant par cette étude, c’est que les affections allergique représentent une charge financière importante en terme de dépenses de santé et qu’il faut donc une prise en charge correcte de cette affection par des spécialistes qui agiront aussi bien sur l’aspect curatif que préventif de ces affections.
Seuls des spécialistes en allergologie pourront rationaliser ces soins et les dépenses qui y sont liées.
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