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Asthme de l’enfant, tout dépend de l’assiette.
dimanche 16 mars 2003, par
Nombre de publications ont déjà soulevé l’hypothèse d’une relation entre nutrition et état respiratoire. Cette étude européenne (CESAR) a pour ambition de tirer au clair ce sujet qui reste très controversé. Existerait-il un standard nutritionnel de la bonne santé respiratoire et pourquoi pas de la bonne santé en général ?
Nutrition et santé respiratoire chez des enfants de 6 pays d’Europe centrale et orientale. : T Antova1, S Pattenden2, B Nikiforov1, G S Leonardi2, B Boeva1, T Fletcher2, P Rudnai3, H Slachtova4, C Tabak5, R Zlotkowska6, D Houthuijs5, B Brunekreef7 and J Holikova8
1 National Center of Hygiene, Medical Ecology and Nutrition, Sofia, Bulgaria
2 London School of Hygiene and Tropical Medicine, London, UK
3 National Institute of Environmental Health, Budapest, Hungary
4 Regional Institute of Hygiene, Ostrava, Czech Republic
5 National Institute of Public Health and the Environment (RIVM), Bilthoven, The Netherlands
6 Institute of Occupational Medicine and Environmental Health, Sosnowiec, Poland
7 Institute for Risk Assessment Sciences, Utrecht University, Utrecht, The Netherlands
8 Institute of Public Health, Banska Bystrica, Slovak Republic dans Thorax 2003 ;58:231-236
– INTRODUCTION. Les résultats des études concernant les effets de la nutrition sur les maladies respiratoires ne sont pas pertinents. Le rôle de la nutrition sur la santé respiratoire des enfants a été analysé dans le cadre d’une étude multicentrique en section croisée, CESAR (Central European Study on Air Pollution and Respiratory Health).
– MÉTHODES.
* Un total de 20 271 enfants âgés de 7 à 11 ans a fait l’objet d’une étude dans 6 pays européens.
* La santé respiratoire et les apports alimentaires étaient évalués à l’aide de questionnaires.
* Les associations entre quatre symptômes et les facteurs nutritionnels étaient évalués avec une régression logistique, tenant compte des régions et des autres facteurs de confusion.
– RESULTATS.
* Tous les symptômes montraient une association initiale avec les facteurs nutritionnels.
* Une faible consommation de poisson et de fruits en été ou en hiver étaient les plus pertinents des facteurs prédictifs.
* Un apport faible de poisson restait un facteur prédictif significatif indépendant pour la toux persistante, les sifflements thoraciques persistants ou récurrents et un élément prédictif faible de toux hivernale.
* Un apport peu important de fruits en été était prédictif de toux hivernale et de toux persistante. Un faible apport de fruits durant l’été était associé à de la toux hivernale. * Les associations entre symptômes et les apports de légumes n’étaient pas pertinentes. De faibles apports durant l’été étaient significativement associés avec la toux hivernale, mais, en général, les apports hivernaux avaient une association inverse avec la toux. Les associations entre les apports de légumes en hiver et les sifflements thoraciques variaient considérablement entre les différents pays.
– CONCLUSION. Un nombre d’associations ont été retrouvées entre les symptômes respiratoires et de faibles apports de poissons, de fruits et de légumes chez des enfants. Des apports peu importants de poissons constituaient le facteur prédictif le plus pertinent d’une mauvaise santé respiratoire. Les apports de fruits et de légumes montraient des associations fortes avec la toux plus qu’avec les sifflements thoraciques.
C’est une enquête sur une grande échelle concernant 20 271 enfants issus de 6 pays d’Europe. Il semble qu’une grande minutie ait été apportée à l’élimination des facteurs de confusion et donc des biais.
Elle montre clairement une relation entre la nutrition et la santé respiratoire.
Ainsi, le facteur le plus pertinent d’une mauvaise santé respiratoire est la faible consommation de poisson. Mais, on trouve aussi impliqué de la même manière les fruits et légumes.
Il restera à expliquer ce lien sachant que le biais du style et du niveau de vie a été éliminé. En effet, on pourrait penser que le fait de consommer peu de poissons, de légumes et de fruits peut être en relation avec le niveau de vie. Ainsi, la responsabilité en incomberait plus au mode de vie, aux conditions sanitaires, aux infections respiratoires que les apports alimentaires. Mais ce biais a, sans doute, été éliminé.
Alors, ce régime associant poissons, fruits et légumes qui est un élément de bonne santé cardiovasculaire serait aussi protecteur vis à vis des facteurs inflammatoires respiratoires. Rôle des acides gras essentiels pour le poisson ? Rôle des fibres et des micronutriments pour les fruits et les légumes ?
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