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Le lance flamme nouveau traitement de l’allergie alimentaire ?
mardi 18 mars 2003, par
On sait que certains allergènes alimentaires sont dénaturés par la cuisson et peuvent donc être absorbés sans risque par l’allergique. En est-il de même pour des allergènes puissants comme la noisette, chez des patients ayant une allergie croisée au bouleau et à la noisette ?
Activité allergénique de noisettes grillées, évaluée dans une étude contrôlée en double aveugle contre placebo avec test de provocation. : K. Skamstrup Hansen1, B. K. Ballmer-Weber2, D. Lüttkopf3, P. S. Skov1, B. Wüthrich2, C. Bindslev-Jensen4, S. Vieths3, L. K. Poulsen1 1Allergy Clinic, Department 7551, National University Hospital, Blegdamsvej 9, DK-2100 Copenhagen, Denmark ; 2Allergy Unit, Department of Dermatology, University Hospital, Zurich, Switzerland ; 3Department of Allergology, Paul-Ehrlich-Institut, Langen, Germany ; 4Department of Dermatology, Odense University Hospital, Odense, Denmark dans Allergy 58 (2), 132-138
L’allergie aux noisettes est un exemple commun d’allergie croisée chez les patients allergiques aux pollens de bouleau. Les symptômes lors de l’ingestion sont souvent confinés à la bouche et à la gorge, mais des réactions sévères ont été décrites chez certains patients.
– Le but de cette étude à été d’évaluer la modification de l’allergénicité des noisettes lorsqu’elles sont grillées.
– Méthodes :
* Un test de provocation en double aveugle contre placebo (TPDP) a été réalisé avec des noisettes grillées (140 °C pendant 40 minutes) chez 17 patients allergiques aux pollens de bouleau et dont l’allergie à la noisette native avait été confirmé par un test de provocation réalisé dans les mêmes conditions.
* Les effets de cette cuisson ont été évalués par tests cutanés (TC), dosages d’IgE spécifiques et tests d’inhibition de la fixation des IgE, libération d’histamine (LH).
– Résultats :
Chez 5 patients sur les 17, le TDBP avec la noisette grillée est positif. Les symptômes sont généralement mineurs avec un syndrome oral chez tous ces patients.
* Le fait de griller les noisettes diminue significativement l’activité allergènique évaluée par TC, HR et mesures des IGE spécifiques et lors des tests d’inhibition.
* Les études en immmunoblot avec des allergènes recombinants de la noisette montrent que les sensibilisations se font contre Cor a 1.04 chez 16 patients sur 17, contre Cor a 2 chez 7 des 17 patients. Aucun des patients n’est sensibilisé contre Cor a 8.
* Les patients ayant un test de provocation positif ne diffèrent pas des autres en fonction de la fixation des IgE.
– Conclusions :
* Toutes les études sur les façons de griller les noisettes montrent qu’il y a une réduction de l’allergénicité, mais comme 5 patients sur 17 sujets allergiques aux pollens de bouleau ont un test de provocation positif avec des noisettes grillées, l’ingestion d’aliments pouvant contenir de la noisette grillée n’est pas sans risque pour un certain nombre de patients allergiques à la noisette.
* Les patients qui ont des antécédents de réactions allergiques sévères lors de l’ingestion de noisettes doivent poursuivre une éviction stricte de cet aliment dont l’existence même sous forme grillée doit être signalée sur tous les aliments.
Dans cette étude, les auteurs démontrent que le fait de griller les noisettes diminue l’allergènicité de cet aliment, mais que des patients allergiques au bouleau et à la noisette (5 sur 17) ont malgré tout un test de provocation positif lors de l’ingestion de noisettes grillées. L’éviction stricte est donc recommandée.
Il est vrai que le traitement de l’allergie alimentaire est pauvre : il repose essentiellement sur l’éviction.
Pouvoir dénaturer l’allergène pour le consommer sans risque serait donc une alternative intéressante pour rendre moins draconienne l’éviction. Dans ce travail les auteurs montrent que même le fait de griller les noisettes à 140°C pendant 40 minutes ne permet pas d’empêcher des réactions chez un certain nombre de patients. Ces allergènes sont donc thermo résistants, certainement comme beaucoup d’autres puisque l’homme mange généralement des aliments cuits…
Il est donc impossible de permettre l’ingestion d’un aliment sous une autre forme après cuisson, sans vérifier au préalable par un test de réintroduction en milieu protégé qu’il ne risquera pas entraîner une manifestation allergique comme un syndrome oral.
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