Et j’irai cracher dans vos tubes !

samedi 22 mars 2003 par Dr Philippe Carré2144 visites

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Et j’irai cracher dans vos tubes !

Et j’irai cracher dans vos tubes !

samedi 22 mars 2003, par Dr Philippe Carré

Les techniques de détection, par biologie moléculaire, des infections des voies respiratoires supérieures sont facilitées par l’abord facile de ce secteur. L’abord de l’arbre respiratoire inférieur a été facilité par les méthodes récentes d’expectoration induite ; ces mêmes techniques de biologie moléculaire y sont-elles applicables ?

Analyse de l’expectoration induite pour le diagnostic du virus influenza et des infections dans l’asthme : comparaison des techniques diagnostiques. : Simpson JL, Moric I, Wark PA, Johnston SL, Gibson PG. Department of Respiratory and Sleep Medicine, John Hunter Hospital, Locked Bag 1, Hunter Region Mail Centre, New South Wales 2310, Newcastle, Australia dans J Clin Virol 2003 Apr ;26(3):339-46

 Contexte.
* Les virus influenza (FLU) et respiratoire syncitial (VRS) sont des pathogènes viraux importants à l’origine d’infections respiratoires basses et d’exacerbations sévères d’asthme.
* Les techniques de biologie moléculaire permettent un diagnostic rapide et précis de ces infections, et ont été appliquées à des échantillons des voies aériennes supérieures.
* L’expectoration induite offre une opportunité pour un recueil direct des sécrétions des voies aériennes inférieures.

 Objectifs. Déterminer le rôle des réactions de polymérase transcriptionnelle en chaîne (RT-PCR) de l’expectoration induite dans la détection des germes respiratoires, et les comparer avec les méthodes sérologiques et d’immunofluorescence (IF), chez 49 adultes avec exacerbation d’asthme recrutés dans un service d’urgence.

 Méthodes.
* Après examen médical et spiromètrie, l’expectoration était induite par une nébulisation ultrasonique de sérum physiologique.
* L’expectoration était analysée par technique d’IF et de RT-PCR pour les infections à FLU et VRS.
* La sérologie FLU était réalisée à la phase aiguë et en période de convalescence, 4 à 5 semaines plus tard.

 Résultats.
* Les virus influenza A et B ont été détectés par PCR dans 24% des échantillons, significativement plus que les 9 cas détectés par sérologie et le seul cas détecté par IF (p<0.05).
* Le VRS a été détecté dans 37% des échantillons par PCR et 20% par IF (p<0.05).

 Conclusion.
* La combinaison de l’expectoration induite et de la RT-PCR est un moyen utile dans la détection des infections respiratoires.
* La technique est validée chez l’adulte et l’enfant, et la RT-PCR est plus sensible que la sérologie conventionnelle et l’IF.
* La meilleure sensibilité de la RT-PCR dans l’expectoration induite permet aussi un diagnostic plus rapide et l’administration plus précoce de traitements efficaces.


Le diagnostic biologique précis des infections respiratoires basses a toujours été un challenge diagnostique, compte-tenu des difficultés pratiques d’abord de ce secteur. Ceci conduit le plus souvent en pratique à un diagnostic de présomption basé sur des données épidémiologiques et cliniques.

Le développement récent des techniques de recueil de l’expectoration induite permet d’obtenir des échantillons des sécrétions respiratoires basses, sur lesquels peuvent être appliqués des techniques modernes d’analyse en biologie moléculaire (RT-PCR).

Cette étude confirme que ces techniques sont plus performantes pour le diagnostic de l’origine virale des infections respiratoires basses que les techniques conventionnelles, permettant une approche thérapeutique plus rapide et fiable.

Le problème tient dans la difficulté de réaliser en pratique courante ces prélèvements en ambulatoire ; par ailleurs, les preuves manquent actuellement pour affirmer que cette approche modifierait la prise en charge et l’évolution des exacerbations aiguës d’asthme.

Des études complémentaires sont nécessaires à ce sujet.

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