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Allergie de contact professionnelle aux gants de caoutchouc, attention aux additifs !
lundi 24 mars 2003, par
Les allergènes de contact professionnels les plus fréquents sont le chrome, le caoutchouc, les résines époxy et les dérivés de l’isothiazolinone. On évalue à 21% les patients suspects d’allergie aux gants en caoutchouc. Quels sont les composants responsables de l’allergie au caoutchouc ? C’est le propos de cette étude.
Allergie professionnelle aux gants en caoutchouc : résultats d’un réseau d’information du département de Dermatologie, Information Network of Departments of Dermatology (IVDK), 1995-2001. : Geier J, Lessmann H, Uter W, Schnuch A ; For The Information Network of Departments of Dermatology (IVDK). Information Network of Departments of Dermatology, University of Gottingen ; and Department of Medical Informatics, Biometry and Epidemiology, University of Erlangen-Nuremberg, Erlangen, Germany. dans Contact Dermatitis 2003 Jan ;48(1):39-44
Environ 21% des patients, atteints de dermatite de contact professionnelle, enregistrés dans l’IVDK (Université de Gottingen, Allemagne) de 1995 à 2001 et qui avaient subi des tests épicutanés, étaient suspects d’allergie aux gants de caoutchouc.
Nous avons analysé la fréquence des réactions aux Thiurams, Dithiocarbamates, Mercaptobenzothiazole (MBT) et ses dérivés, Thiourée, et 1-3 Diphénylguanidine (1,3-DPG).
Les Thiurams étaient de beaucoup les allergènes du caoutchouc les plus fréquents chez ces patients (16,2% de réactions positives), la fréquence de cette réaction a diminué pour passer de 20,9% en 1997 à 12,8% en 2000. Cependant, cette tendance n’était pas statistiquement significative, de plus, elle a été suivie en 2001 par une augmentation de 16,5%.
Tous les autres allergènes du caoutchouc ne montraient pas de tendance particulière dans le temps.
Bien que, selon les informations des fabricants, l’utilisation des Dithiocarbamates et des dérivés du MBT dans la fabrication des gants en caoutchouc ait augmenté ces dernières années ; ces allergènes n’ont provoqué des réactions positives que chez seulement environ 3% des patients testés sans tendance à l’augmentation.
Thiourée et 1,3-DPG ne sont pas très utilisés dans la fabrication des ces gants, et jouent seulement un rôle mineur dans l’allergie de contact aux gants en caoutchouc.
La plupart des réactions positives au 1,3-DPG sont probablement des faux positifs par réactions d’irritation.
Cette étude allemande rappelle que l’allergie de contact professionnelle au caoutchouc est due aux additifs de vulcanisation. Les Thiurams restent leader, alors que les autres vulcanisateurs, tout en entrant plus souvent dans la composition du caoutchouc des gants, restent stables.
Ce constat renforce donc la nécessité de tester absolument les Thiurams. Bien heureusement, Thiurams mix fait partie de la batterie standard européenne.
Il est aisé de constater que les gants en caoutchouc sont mal utilisés. En effet, ils sont souvent trop courts, ce qui permet à des agents agressifs de s’insinuer entre peau et caoutchouc. Il en résulte un eczéma irritatif qui fait le lit de l’allergie aux additifs de vulcanisation du caoutchouc.
Il y aurait aussi un travail à faire avec les fabricants de manière à doubler l’intérieur des gants avec une matière isolante.
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