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Les acariens peuvent casser la voix, casser la voix !!
dimanche 4 mai 2003, par
Si nez et bronches peuvent être des cibles des aéroallergènes, il est logique de penser que le larynx en une autre. D’autant plus que le larynx paraît touché par l’allergie dans bien des cas, particulièrement chez l’enfant. Il s’agit ici de la première évaluation d’un test allergénique laryngé.
Effets d’un test de provocation laryngé à l’aide d’allergènes de Dermatophagoides pteronyssinus. : Reidy PM, Dworkin JP, Krouse JH. Otolaryngology-Head and Neck Surgery, Wayne State University, Detroit, Michigan, USA dans Otolaryngol Head Neck Surg 2003 Apr ;128(4):455-
– OBJECTIF. Nous avons conduit une étude pilote pour évaluer les effets d’un test de provocation allergénique sur l’aspect et la fonction du larynx.
– MÉTHODES.
* Cette étude prospective, randomisée, en double-aveugle, a inclus 9 patients adultes ayant des tests cutanés positifs pour le Dermatophagoides pteronyssinus.
* Les sujets subissaient le test de provocation en aveugle à l’aide d’un nébuliseur avec, soit une suspension allergénique, soit un placebo.
* L’état du larynx était évalué à l’état basal et 30 minutes après le test.
* Les critères d’évaluation comprenaient la qualité subjective de la voix et analyse vidéo-stroboscopique, analyse acoustique de la voix, test aérodynamique de la parole et allergie, et, un questionnaire concernant le handicap vocal.
– RESULTATS.
* Bien que, nous retrouvions inflammation et augmentation des mucosités, il n’y avait pas de différence significative entre le groupe test allergénique et le groupe placebo sur toutes mesures pratiquées.
– CONCLUSIONS. Cette investigation préliminaire n’a pas permis de démontrer une relation directe entre exposition allergénique et modifications physiques ou fonctionnelles laryngées. Des études futures devront modifier cette méthodologie, comprenant l ’augmentation de la concentration de l’allergène, le temps d’exposition et d’observation afin de tenir compte de la phase retardée.
Cette étude préliminaire concernant un test de provocation allergénique laryngé est surtout une étude de faisabilité. En effet, il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes, test avec allergène (acarien Dermatophagoides pteronyssinus) et test placebo. Comme le rappellent les auteurs, toute la méthodologie est à revoir pour s’adapter au larynx.
Étant assez habitué au test de provocation nasal, il me semble qu’il faut être le plus direct possible. Je proposerai volontiers la méthode suivante :
* à l’aide d’un nasofibroscope dans une narine, guider une sonde souple dans l’autre narine et la laisser en pendulaire au-dessus du larynx.
* Ensuite, comme en TPN, il suffit de pulvériser des doses croissantes d’allergènes.
* Il faudra aussi « inventer » un score de réactivité clinique (pour les TPN nous avons celui de Bousquet) et simplement visualiser à nouveau le larynx sous nasofibroscopie pendulaire.
* On peut même imaginer de prendre des photos, ou d’enregistrer les images sur une bande (magnétoscope), avant et après le test même pendant.
* En cas de positivité, il y aura un risque certain d’œdème laryngé.
En tenant compte de tout cela, il faudra poser les indications de ce test de provocation laryngée, tout de même, le TPN est plus facile à pratiquer.
Ou alors, il s’agit juste de démontrer que le larynx est capable de réagir à l’allergène, ce qui expliquerait bien des symptomatologies bâtardes.
A suivre.
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