IgE anti-sucres

lundi 12 mai 2003 par Dr Alain Thillay3056 visites

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IgE anti-sucres

IgE anti-sucres

lundi 12 mai 2003, par Dr Alain Thillay

Nombre d’allergènes sont des glycoprotéines. Ces copules glucidiques attachées aux protéines ont-elles un rôle propre dans la réaction antigène-anticorps ? Quel rôle donner aux IgE qui présentent des épitopes spécifiques de glucides ? Quels sont les implications en pratique allergologique courante ?

Activité biologique des IgE spécifiques dans une réaction croisée avec des déterminants à type d’hydrates de carbone. : Foetisch K, Westphal S, Lauer I, Retzek M, Altmann F, Kolarich D, Scheurer S, Vieths S. Department of Allergology, Paul-Ehrlich-Institut, Langen, Germany. dans J Allergy Clin Immunol 2003 Apr ;111(4):889-96

 CONTEXTE.
* La preuve clinique de l’implication d’IgE spécifiques dans une réaction croisée avec des déterminants de type hydrates de carbone (DHC) a été très controversée.
* Jusqu’à maintenant, aucune expérimentation convaincante n’a été mise en œuvre pour tester la signification biologique d’allergènes individuels multivalents qui portent des épitotes multiples à hydrates de carbone.

 OBJECTIFS. Nous avons cherché à contribuer à la compréhension du rôle des IgE spécifiques de DHC et d’étudier si ces IgE spécifiques sont capables d’activer les basophiles en utilisant différentes glycoprotéines multivalentes en tant qu’antigènes.

 METHODES.
* Le Bêta-fructofuranosidase naturel purifié de tomate(nLyc e 2) et rLyc e 2.02 exprimé dans Escherichia coli ont été comparés au moyen d’un test d’histamine release.
* De plus, le peroxidase déglycosylé natif de raifort et une néoglycoprotéine (Manalpha 1-6[Xylbeta1-2]Manbeta 1-4GlcNacbeta 1-4[Fucalpha 1-3]GlcNac) couplés à de la sérum albumine bovine ont été utilisés dans le test d’histamine release à l’aide de basophiles provenant de donneurs normaux sensibilisés par des IgE provenant de patients réactifs à des DHC et souffrant d’allergie alimentaire à la tomate.

 RESULTATS.
* Dix sera DHC positifs et 2 sera DHC négatifs provenant de patients atteints d’allergie à la tomate ont subi un test d’histamine release avec les glycoprotéines et les contrôles non glycolysés comme antigènes, respectivement.
* Tous les sera montraient une histamine release avec l’extrait de tomate (supérieure à 100%), confirmant le statut allergique des donneurs.
* Quatre des sera DHC positifs induisaient un relargage allant de 12 à 82% avec toutes les glycoprotéines mais pas avec les contrôles non glycolysés ou monovalents.
* Tous les autres sera n’objectivaient pas de réponse ou seulement de très légères réponses aux glycoprotéines.

 CONCLUSION.
* Approximativement un tiers des sera DHC positifs provenant de patients atteints d’allergie à la tomate avaient biologiquement des IgE spécifiques de DHC.
* De plus, la revendication générale que les IgE spécifiques de DHC sont cliniquement non pertinentes a besoin d’être reconsidérée de façon critique.
* En conséquence, les IgE spécifiques de DHC doivent être prises en considération dans le diagnostic et le traitement de certaines allergies.
* Dans le sous-groupe de patients sensibilisés aux DHC, le recours aux allergènes naturels doit être préféré à l’utilisation d’allergènes recombinants exprimés par des organismes procaryotes.


Pour résumer et tenter de faire simple dans cette étude très scientifique, très fondamentale, on retiendra que le tiers des sera de patients allergiques à la tomate, ont des IgE spécifiques de la copule glucidique qui provoque une histamine release.

Pour ces cas, il n’y a pas d’histamine release lorsque l’on utilise des contrôles non glycolysés. Ce qui suggère un rôle de spécificité des IgE spécifiques de DHC. Toutefois, deux tiers ne réagissent pas.

Alors, existerait-il plusieurs types de réaction ? Ou s’agit-il d’un problème technique.

L’implication pratique est, comme le souligne les auteurs, l’intérêt des allergènes naturels plutôt que les recombinants.

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