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L’allergie alimentaire est-elle due à l’ingestion massive d’éosinophiles d’origine animale ?
mercredi 27 août 2003, par
L’allergie alimentaire induit-elle un afflux d’éosinophiles au niveau intestinal ? Peut-on assimiler l’allergie alimentaire à l’allergie respiratoire par exemple dont on sait qu’il s’agit essentiellement d’une inflammation à éosinophiles ?
Caractéristiques fonctionnelles et morphologiques des éosinophiles dans la muqueuse intestinale basse des patients ayant une allergie alimentaire. : Schwab D, Muller S, Aigner T, Neureiter D, Kirchner T, Hahn EG, Raithel M. Department of Medicine 1, Friedrich-Alexander-Universitat Erlangen-Nurnberg, Erlangen, Germany dans Am J Gastroenterol. 2003 Jul ;98(7):1525-34
– Objectif de l’étude : Les auteurs ont cherché a caractériser les aspects fonctionnels et morphologiques des éosinophiles de la muqueuse intestinale basse de patients ayant une allergie alimentaire.
– Méthodologie :
* 18 patients ayant une allergie alimentaire (AA) et 11 patients témoins ont été inclus.
* Pour chaque patient, des biopsies ont été réalisées lors d’une coloscopie avec évaluation quantitative par méthode immuno-histochimique (EPO-I) et soumis à une oxygénation de la muqueuse en utilisant la protéine éosinophile cationique (ECP).
* Le taux initial , la libération spontanée et la libération dépendante des IgE et le taux total d’ECP de la biopsie ont été étudiés.
– Résultats :
* Concernant l’aspect morphologique, les éosinophiles de la muqueuse des patients ayant une AA ont des aspects spécifiques, avec une plus grande quantité et une distribution particulière (intra épithéliale, dans la lamina propria et dans la sous muqueuse.
* La libération initiale de base est identique à celle des sujets témoins, mais lors de la stimulation des récepteurs IgE par des anti-IgE il y a une augmentation d’un facteur 40 de cette libération (p<0.001).
* Chez les patients ayant une AA la densité des éosinophiles, la présence intra épithéliale des éosinophiles et la fréquence de la dégranulation sont significativement corrélées au taux initial de base de libération d’ECP par le tissu muqueux (Kendall taux=0.619, 0.381,0.609 respectivement, p<0.05 pour tous), mais pas avec leur capacité à être stimulé par les anti-IgE.
– Conclusion
* Les éosinophiles de la partie terminale de l’intestin des patients ayant une allergie alimentaire ont des caractéristiques morphologique de distribution, et fonctionnelles lors de la stimulation des récepteurs IgE.
* L’étude par immuno-marquage de la peroxydase éosinophilique détecte des caractéristiques importantes qui ne sont par perçues lors du marquage conventionnel par le colorant éosinophilique.
Les auteurs démontrent qu’il existe dans l’allergie alimentaire des modifications de la distribution de éosinophiles au niveau de l’intestin, ainsi que de leurs caractéristiques fonctionnelles. Il semble que ces particularités ne puissent être appréhendées que par les nouvelles techniques de marquage histologique.
L’intérêt de ce travail est de rappeler que la technique d’exploration conditionne largement le résultat des recherches effectuées.
Ainsi les nouvelles techniques histologiques permettent de modifier les données classiques dont on disposait sur la place des éosinophiles dans l’allergie alimentaire.
Mais cette étude ne permet pas d’envisager une nouvelle approche diagnostique ou thérapeutique de l’allergie alimentaire.
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