Être atopique ou polyarthritique : il faut choisir.

vendredi 19 septembre 2003 par Dr Philippe Carré1904 visites

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Être atopique ou polyarthritique : il faut choisir.

Être atopique ou polyarthritique : il faut choisir.

vendredi 19 septembre 2003, par Dr Philippe Carré

La balance des sous-populations lymphocytaires T helper (TH1 et TH2) n’est pas seulement modifiée dans les réponses atopiques, mais aussi dans d’autres maladies immunologiques. La polyarthrite rhumatoïde est ainsi associée à une médiation TH1 : y a-t-il chez ces patients une modification associée négative de la réponse TH2 ?

Protection contre les maladies atopiques à médiation TH2 en cas de polyarthrite rhumatoïde à médiation TH1. : Hartung AD, Bohnert A, Hackstein H, Ohly A, Schmidt KL, Bein G. Institute of Clinical Immunology and Transfusion Medicine, Justus-Liebig-University Giessen, Germany dans Clin Exp Rheumatol. 2003 Jul-Aug ;21(4):481-4

 Objectif.
* L’équilibre entre les sous-populations lymphocytaires T-helper CD4 (TH1 et TH2) joue un rôle important dans la pathogénie de la polyarthrite rhumatoïde (PR) et de l’atopie.
* Alors que la PR est considérée comme une maladie à médiation TH1, les cellules TH2 prédominent dans les maladies atopiques.

 Le but de cette étude était d’explorer les différences de fréquence de l’allergie, du rhume des foins, de la sensibilisation aux acariens de la poussière et de l’asthme, ainsi que le taux global des IgE chez des patients avec PR et chez des témoins.

  Méthode.
* L’histoire atopique a été évaluée chez 134 patients avec PR, comparés à celle de 305 donneurs de sang sains.
* Les patients avec PR ont aussi répondu à des questions concernant l’activité et la sévérité de leur maladie.
* Le taux global des IgE sériques a été mesuré dans les deux groupes, en prenant en considération les traitements.

 Résultats.
* Les patients avec PR avaient une fréquence significativement plus basse d’antécédents de rhume des foins (2.3 %) et de sensibilité aux acariens de la poussière (3.1 %) comparativement aux contrôles (24.2 % et 12.2 % respectivement).
* De plus, les patients avec PR avaient un taux sérique d’IgE significativement plus bas que les contrôles (p<0.0001).
* La PR était moins sévère chez les patients atopiques que chez ceux sans atopie.

 Conclusion. Ces résultats vont dans le sens du concept que la PR et l’atopie seraient antagonistes et qu’une modification du profil cytokinique des TH1 et des TH2 pourrait être un indicateur des effets curatifs dans la PR.


L’équilibre des sous-populations lymphocytaires TH1 et TH2, déviée au profit des TH2 dans les maladies atopiques, l’est par contre au profit des TH1 dans la polyarthrite rhumatoïde (PR).

Les auteurs ont donc émis l’hypothèse que dans la PR, ce déséquilibre en TH2 devait s’accompagner d’une diminution de fréquence des stigmates d’atopie.

Ce qui semble être le cas pour le rhume des foins, la sensibilité aux acariens et le taux des IgE totales. De plus, la sévérité de la PR est proportionnelle au degré d’atopie.

Les auteurs émettent en conclusion l’hypothèse que l’équilibre des sous-populations TH1 et 2 pourrait servir d’indicateur de l’efficacité thérapeutique dans la PR.

Voilà un nouveau champ d’utilisation potentiel des marqueurs lymphocytaires, simple et de fiabilité reconnue, dont la pertinence reste à être étudiée au regard des autres méthodes actuelles d’évaluation thérapeutique dans la PR.

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