Les tout-petits ont-ils eux aussi la malchance de pouvoir souffrir de rhinite allergique ?

mercredi 8 octobre 2003 par Dr Isabelle Bossé2753 visites

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Les tout-petits ont-ils eux aussi la malchance de pouvoir souffrir de rhinite allergique ?

Les tout-petits ont-ils eux aussi la malchance de pouvoir souffrir de rhinite allergique ?

mercredi 8 octobre 2003, par Dr Isabelle Bossé

La notion de rhinite chez le petit est plutôt d’ordre viral ou bactérien, il faut bien qu’ils fassent leurs anticorps… ! et celle de rhinite allergique plutôt présente chez l’adulte bien sûr, mais également chez le grand enfant. Ces auteurs ont donc recherché sur une grande population, la prévalence des rhinites, et parmi ces enfants atteints, la relation avec l’atopie et d’autres symptômes plus classiques d’allergie à cet âge.

Rhinite chez les enfants d’âge pré-scolaire : prévalence, association aux maladies allergiques et facteurs de risques. : Peroni D, Piacentini G, Alfonsi L, Zerman L, Di Blasi P, Visona’ G, Nottegar F, Boner A.

Department of Paediatrics, University of Verona, Verona, Italy Medical Department, GlaxoSmithKline, Verona, Italy

dans Clin Exp Allergy. 2003 Oct ;33(10):1349-1354

 Objectif  : le but de cette étude était d’estimer la prévalence de la rhinite, des éternuements, du nez qui coule ou du nez bouché en dehors des rhumes dans une population d’enfants d’âge pré-scolaire et d’évaluer les facteurs de risques et les relations avec les maladies allergiques et la sensibilisation.

 Méthodes :
* 18 crèches ont été sélectionnées et randomisées.
* Le questionnaire écrit de l’étude ISAAC a été distribué et rempli par les parents des enfants d’âge pré-scolaire ( 3 à 5 ans) .
* La sensibilisation allergique aux aéroallergènes et allergènes alimentaires communs a été évaluée par prick tests .
* les tests ont été utilisés pour comparer la proportion entre les enfants avec rhinite et sans rhinite.

 Résultats :
* 1402 (92 %) questionnaires évaluables ont été renvoyés.
* La prévalence de la rhinite pendant les 12 derniers mois était de 16.8 %.
* Les enfants rhinitiques comparés aux non-rhinitiques présentaient
** un diagnostic significativement plus élevé d’asthme ( 20.8 % vs 6.2 %, p <0.0001),
** un wheezing à un moment de leur vie ( 43.2% vs 21.6% p<0.001) ,
** un wheezing dans les 12 derniers mois ( 25.0% vs 9.4 % p<0.001),
** une dermatite atopique ( 22.9 % vs 13.9 % p< 0.001),
** et une sensibilisation allergique ( 29.9% vs 13.7% p<0.001).
* La sensibilisation aux pollens de graminées et aux acariens domestiques étaient des facteurs de risque significatifs pour la rhinite (p<0.001 ).
* Une histoire familiale d’atopie, la présence d’animaux domestiques à la maison, le sexe masculin et le rang élevé dans la fratrie, étaient des facteurs de risque pour la rhinite, mais ni l’exposition tabagique, ni le partage de la chambre, ni l’allaitement maternel.

 Conclusions : chez les enfants d’âge pré-scolaire la rhinite a une importante association avec les symptômes de wheezing, l’asthme, la dermatite atopique. La sensibilisation allergique est un facteur de risque pour la rhinite et devrait être évaluée même chez des enfants d’âge pré-scolaire.


Cette étude, étonnante par le taux de réponses évaluables ( 92 %), prouve :
* d’une part que la rhinite allergique existe bel et bien chez les tout-petits avant l’entrée à l ’école.
* Que la rhinite allergique, comme chez les plus grands , majore le risque de wheezing, d’asthme , de dermatite atopique : c’est donc un signe à rechercher même si elle n’est pas le motif de consultation.
* Les mêmes facteurs de risque sont retrouvés, sauf l’exposition au tabagisme passif, contrairement aux signes respiratoires bas.
* Que la sensibilisation aux pollens de graminées que l’on disait plutôt réservée aux plus grands touche également les 3-5 ans.

Ne pas négliger ces symptômes, surtout dans un contexte familial d’atopie, tester les enfants qui le nécessitent le plus tôt possible, permettrait certainement de mieux contrôler le cours de la maladie, comme cela est déjà le cas dans la dermatite atopique par exemple.

On en revient encore et toujours aux maître mots en allergologie : dépistage précoce et prise en charge adaptée.

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