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Même à Bonn, on se pique le rush !
jeudi 30 octobre 2003, par
L’immunothérapie spécifique au venin d’hyménoptères a fait la preuve de sa grande efficacité. Beaucoup d’études s’attachent à montrer sa bonne tolérance. Ici, il s’agissait de comparer la tolérance du protocole rush de Bonn aux données de la littérature internationale.
Sécurité de l’immunothérapie rush au venin d’hyménoptère. Résultats d’une étude rétrospective concernant 178 patients. : J. Wenzel, M. Meissner-Kraemer, R. Bauer, T. Bieber, R. Gerdsen
Department of Dermatology
University of Bonn
Sigmund Freud Strasse 25
53105 Bonn
dans Allergy 58 (11), 1176-1179
– CONTEXTE.
* L’immunothérapie au venin (ITV) est considérée comme un traitement bien établi et efficace de l’allergie au venin d’hyménoptère.
* Différentes fréquences des effets secondaires ont été rapportées dans la littérature, dépendantes du type d’hyposensibilisation (conventionnelle en ambulatoire, immunothérapie rush et immunothérapie ultra-rush) et de la préparation du venin.
– Le but de cette étude était d’évaluer la sécurité et la tolérance d’une ITV rush chez des patients traités dans le cadre d’un protocole de 7 jours dans notre département.
– MÉTHODES.
* Les protocoles d’ITV concernant 178 patients traités dans notre service de Dermatologie et d’Allergie de l’Université de Bonn ont été analysés rétrospectivement.
* Tous les patients ont reçu des préparations de venins standardisées (ALK-SQTM).
* Nous avons eu recours à un protocole modifié avec 2 jours de pause afin de réduire les effets secondaires.
– RESULTATS.
* Durant l’ITV chez 15 patients (8,4%) ont eu des réactions systémiques de grade I (échelle de Mueller), chez 7 patients (3,9%) des réactions grades II, chez 6 (3,4%) grade III et chez 4 (2,2%) grade IV.
* Un total de 146 patients (82,1%) n’ont aucune réaction ou seulement des réactions locales.
– CONCLUSIONS. Le taux de réactions adverses systémiques, de grade I à IV selon l’échelle de Mueller, 17,9%, du « protocole rush d’ITV de Bonn » apparaît être relativement bas comparé aux données de la littérature.
Avant de commenter les résultats de cette étude, il faut en profiter pour rappeler ce qu’est l’échelle de Mueller (1969). Elle permet d’évaluer la gravité de la réaction anaphylactique :
* Grade I : urticaire généralisée, prurit, malaise, anxiété.
* Grade II, un ou plusieurs symptômes du grade I associés à au moins 2 des symptômes suivants : angio-œdème, oppression thoracique, douleurs abdominales, nausées, vertiges, diarrhée.
* Grade III, un ou plusieurs symptômes du grade II associés à au moins 2 des symptômes suivants : dyspnée, dysphagie, dysphonie, confusion, impression de mort imminente.
* Grade IV, un ou plusieurs symptômes du grade III associés à au moins 2 des symptômes suivants : cyanose, hypotension, collapsus, perte de connaissance, syncope, incontinence.
Une constatation préliminaire, le résumé de cette étude ne donne pas beaucoup de renseignement pour ce qui concerne la description précise du protocole rush de Bonn. On apprend simplement qu’il y a une pause de deux jours. Ce qui signifie que, probablement, deux périodes courtes thérapeutiques ont été séparées d’une pause de deux jours.
Autre remarque, les auteurs ne semblent pas faire de différence entre les différents hyménoptères. La pratique et de nombreuses publications ont attesté que la désensibilisation au venin d’abeille était plus délicate que celle au venin de guêpe vespula et génératrice de plus fréquentes réactions secondaires, en général de grade II. C’est un peu dommage que nous n’ayons pas les résultats sommaires en fonction du type de venin injecté.
Pour les résultats, si je ne m’étonne pas tellement du nombre de patients victimes de réactions de grade I et II, 22 au total, par contre, je m’inquiète un peu du nombre de grade III et IV, soit 10 patients dont 4 de grade IV.
Il me semble dans mon expérience personnelle en ayant recours au protocole « marseillais » en 3 heures et 30 minutes avec parfois des doubles désensibilisations (guêpe plus abeille) n’avoir jamais observé de grade IV ni même de grade III.
Attention publication a étudier en détail.
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