Cadeaux de naissance pour enfants d’asthmatiques : n’offrez plus de peluches mais de vrais animaux !!

mardi 25 novembre 2003 par Dr Stéphane Guez3231 visites

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Cadeaux de naissance pour enfants d’asthmatiques : n’offrez plus de peluches mais de vrais animaux !!

Cadeaux de naissance pour enfants d’asthmatiques : n’offrez plus de peluches mais de vrais animaux !!

mardi 25 novembre 2003, par Dr Stéphane Guez

Plusieurs études confirment qu’une exposition précoce des enfants à des allergènes animaux pourrait les protéger du développement d’un terrain atopique. Mais est-ce que l’on retrouve ces résultats de façon rétrospective en étudiant les relations entre un asthme à l’age adulte et l’exposition aux animaux domestiques dans l’enfance ?

Les marqueurs de l’allergie chez l’adulte en fonction du moment de l’exposition dans leur vie aux allergènes des animaux domestiques : étude EGEA : M.-P. Oryszczyn1, I. Annesi-Maesano1, D. Charpin2, F. Kauffmann1

1Epidemiology and Biostatistics, INSERM U472-IFR69, Villejuif, France ; 2UPRES 3287 and Hôpital Nord, Marseille, France

dans Allergy 58 (11), 1136-1143.

Plusieurs études ont suggéré qu’une exposition précoce des enfants aux allergènes des animaux domestiques pourrait protéger du développement ultérieur d’un terrain atopique mais peu de données sont disponibles concernant ce sujet chez les adultes.

 Objectif de l’étude : Les relations entre des marqueurs d’allergie chez l’adulte et une exposition actuelle et une exposition dans l’enfance aux allergènes animaux ont été étudiées en s’intéressant rétrospectivement à la durée et au moment de cette exposition.

 Méthode :
* IgE, prick-tests, taux des éosinophiles ont été corrélés à l’exposition aux animaux domestiques chez 187 adultes asthmatiques et chez 243 patients témoins de l’étude EGEA (Epidemiological Study on the Genetics and Environment of Asthma, hyperréactivité bronchique et atopie).
* Les analyses ont été refaites, dans cette étude rétrospective, en retirant les patients ayant éliminé leurs animaux domestiques ou ceux qui ont tenu compte des symptômes occasionnés par certains animaux.

 Résultats :
* Chez les asthmatiques, une exposition actuelle aux animaux n’est pas corrélée à une positivité des tests cutanés alors que l’exposition dans l’enfance est significativement liée à une diminution des tests cutanés positifs à tous les allergènes et au chat en particulier, avec une association restreinte à ceux qui ont été exposés avant l’age de 2 ans (OR=O.30, IC95% : 0.12-0.76).
* En considérant le temps relatif d’exposition aux animaux domestiques en relation avec le début de l’apparition d’un asthme, il apparaît que l’effet protecteur d’une exposition aux animaux domestiques est lié à une exposition aux animaux avant l’apparition de l’asthme (OR pour un test cutané positif : 0.19, IC : 0.08-0.48).

 Conclusion : Ces résultats confirment l’hypothèse selon laquelle une exposition aux animaux domestiques dans les premières années de vie, et en particulier avant le début de l’asthme, pourrait protéger les adultes contre la sensibilisation aux allergènes.


Dans cette étude rétrospective d’adultes asthmatiques, les auteurs confirment qu’une exposition précoce aux allergènes d’animaux domestiques entraîne une diminution des tests cutanés positifs aux allergènes à l’age adulte, en particulier pour le chat, avec un effet protecteur de l’asthme si l’exposition a été précoce.

Ce travail très intéressant conforte encore ces études qui révolutionnent la prise en charge des allergiques et surtout la prévention des allergies chez les enfants de familles atopiques.

Ainsi, l’exposition précoce à des allergènes domestiques et en particulier au chat, avant l’age de l’apparition de l’asthme, diminue de façon significative les tests cutanés positifs et l’asthme.

Il ne faut donc plus conseiller l’éviction systématique.

Cependant, il faut se rappeler que des études ont montré que ce « bain » précoce d’allergènes devait être intense et que par exemple pour le chat il faut 2 animaux ou plus à la maison. La contrainte est donc grande pour les parents et en particulier pour la maman qui en plus de son petit doit fait entrer dans la maison 2 ou 3 chats.

Décidemment le monde allergologique nous réserve bien des surprises.

Maintenant, peut-être que des peluches en vraie peau de chats seraient tout aussi efficaces sans les inconvénients d’animaux vivants ? Faut-il en parler à BB ?

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