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Plus il y a de pollens, et moins il y a d’allergiques !
mercredi 17 décembre 2003, par
Etre allergique, c’est réagir à un allergène. Il paraît donc logique de trouver d’avantages d’allergiques là où les allergènes abondent …c’est ce que les auteurs de cette étude ont cherché à vérifier en mesurant les fréquences respectives des rhinites ou asthmes en fonction de l’exposition pollinique dans un lieu donné.
Relation entre les comptes polliniques et la prévalence de rhinoconjonctivites, asthmes et eczéma atopiques dans l’étude ISAAC : Burr M, Emberlin J, Treu R, Cheng S, Pearce N ; The ISAAC Phase One Study Group.
Centre for Applied Public Health Medicine, University of Wales College of Medicine, Cardiff, UK National Pollen Research Unit, University College Worcester, Worcester, UK Centre for Public Health Research, Massey University, Wellington, New Zealand
dans Clin Exp Allergy. 2003 Dec ;33(12):1675-1680
– Contexte :
Bien que les pollens soient des allergènes majeurs associés à la rhino-conjonctivite et à l’asthme, il y a peu d’informations concernant les prévalences relatives de ces affections dans des populations soumises à différentes expositions aux pollens.
– OBJECTIF : Le projet de cette étude était de rechercher la relation entre l’exposition aux pollens et les symptômes allergiques chez des enfants de différents pays.
– MÉTHODE :
* Une analyse écologique a été conduite pour voir si l’exposition aux pollens (comptes polliniques et durée et sévérité de la saison pollinique) était associée aux symptômes de rhino-conjonctivite, asthme et eczéma atopique dans 28 centres répartis dans 11 pays (dont 9 en Europe)
* Les données sur la prévalence des symptômes des 13-14 ans étaient basés sur les réponses à des questionnaires écrits de l’étude ISAAC.
* L’analyse a été ajustée au produit national brut et au taux annuel d’humidité relative.
– RÉSULTATS :
* Peu de relations entre l’exposition aux pollens et la prévalence des symptômes, sauf pour une association inverse, significative, entre les comptes de pollens de graminées et la prévalence des symptômes de rhinite allergique (p=0,03).
* Presque tous les coefficients de régression ont été négatifs.
* Les associations ont été mêmes plus faibles et toutes non significatives quand les analyses ont été conduites à l’intérieur de chaque pays, utilisant un modèle d’interception aléatoire à pente fixe, mais toujours sans aucune preuve d’une association positive entre les expositions aux pollens et les symptômes.
– CONCLUSION :
* il y a une faible mais constante tendance à une association inversée entre l’exposition aux pollens et la prévalence des symptômes allergiques.
* Ces résultats concordent avec des données de plusieurs pays, suggérant que la prévalence du rhume des foins et de l’asthme a tendance à être plus faible en milieu rural que dans les zones urbaines, et le plus rare parmi les habitants de fermes.
* L’exposition aux pollens allergéniques tôt dans la vie ne paraît pas augmenter le risque de voir se développer des symptômes d’allergies respiratoires, et peut même induire une protection vis-à-vis de ces derniers.
Il est de plus en plus clair que l’augmentation en fréquence de l’allergie est liée à notre mode de vie occidental et l’on pense depuis longtemps qu’elle est moins fréquente en milieu rural.
Le mérite de cette étude est d’avoir confirmé cette impression clinique dans une étude multicentrique .
Reste à déterminer avec précision la cause de cet état de fait ; l’hypothèse actuelle qui « tient la corde » et que rappellent les auteurs est qu’une exposition allergénique précoce, loin d’être un facteur de risque supplémentaire d’émergence de l’allergie, aurait plutôt tendance à induire un certain degré de protection .
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