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Nourrisson allergique ne pouvant être nourri au sein maternel : pas de lait de substitution à base de soja, mais des hydrolysats de protéines de lait de vache !
lundi 12 août 2002, par
On discute depuis longtemps sur les bénéfices de l’alimentation au sein dans les familles à risque atopique élevé, avec actuellement un consensus pour recommander alors ce type d’alimentation. Mais il n’est pas toujours possible : il est donc souvent proposé de ne pas utiliser des laits à base de protéines de lait de vache mais plutôt une alimentation réputée hypoallergénique à base d’hydrolysats de protéines de lait de vache, ou à base de lait de soja, en combinant une éviction des allergènes alimentaires et en associant des mesures d’environnement, surtout d’éviction des acariens. Ces mesures peuvent elles réellement prévenir le développement d’un asthme ? Ces différents laits de substitution sont ils tous aussi efficaces ?
Éviction des protéines de lait de vache et développement des sifflements respiratoires chez les enfants ayant des antécédents familiaux d’atopie. : Ram FS, Ducharme FM, Scarlett J. dans Cochrane Database Syst Rev 2002 ;(3):CD003795
Chez les enfants ayant des antécédents familiaux d’atopie, l’éviction des allergènes alimentaires a été recommandée comme moyen de prévention du développement ultérieur de maladies atopiques lorsque l’alimentation au sein n’est pas possible ou lorsqu’un apport alimentaire supplémentaire est nécessaire. Beaucoup de formules alimentaires pour les enfants sont basées sur les protéines de lait de vache. Les alternatives alimentaires sont le lait de soja et les hydrolysats de protéines de lait de vache.
– Objectif de l’étude : évaluer les effets d’un régime alimentaire d’éviction du lait de vache sur le risque de développement ultérieur d’un asthme ou de sifflements respiratoires dans l’enfance.
– Méthodes : Revue de la littérature jusqu’en février 2002. Les textes complets des articles ont été analysés par 2 lecteurs.
– Critères de sélection des articles : Etudes randomisées contrôlées incluant des enfants ayant des antécédents familiaux d’atopie au moins au premier degré, comparants une alimentation habituelle par lait de vache versus une alimentation par protéines de soja ou par des hydrolysats ou d’autres formules hypoallergéniques pendant les 4 premiers mois de vie ou plus longtemps.
– Analyse : 2 personnes ont extrait les résultats de façon indépendante. Des sous-groupes ont été faits en fonction du type d’alimentation de substitution hypoallergénique , des évictions alimentaires de la mère et/ou de l’enfant.
– Résultats : Six études utilisant des hydrolysats de protéines pendant au moins 4 mois, associés à des restrictions alimentaires et éventuellement des mesures d’éviction des acariens ont été retenues. Le risque de développer un asthme ou des sifflements bronchiques durant la première année de vie est diminué comparé à un régime alimentaire standard à base de protéines de lait de vache (risque relatif : 0,4, intervalle de confiance 95% : 0,19-0,85). L’alimentation à base de soja par rapport à l’alimentation habituelle ne réduit pas le risque d’avoir de l’asthme ou des sifflements respiratoires.
– Conclusion : L’alimentation des enfants au sein maternel est recommandé pour tous les enfants. Chez les enfants ayant un antécédent familial d’atopie au premier degré, un hydrolysât de protéines de lait de vache pendant les 4 premiers mois de vie en association avec une restriction des allergènes alimentaires et des mesures d’éviction des pneumallergènes dans l’environnement peuvent réduire le risque de développer un asthme ou des sifflements dans les premières années de vie. Il n’y a pas assez de données pour dire que le lait de soja pourrait être bénéfique.
Cette étude permet de préconiser l’utilisation d’une alimentation à base d’hydrolysats de protéines de lait de vache pour prévenir le développement ultérieur d’un asthme chez les enfants ayant un antécédent familial d’atopie au premier degré et lorsque l’alimentation au sein n’est pas possible.
Cette donnée est très importante car le coût d’une telle mesure n’est pas négligeable et l’allergologue à donc des preuves scientifiques pour lui permettre de proposer cette mesure préventive chez des enfants à risque.
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