Comme le nuage de Tchernobyl, l’allergie ne s’arrête pas aux frontières de l’Europe !

vendredi 28 mai 2004 par Dr Hervé Couteaux1515 visites

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Comme le nuage de Tchernobyl, l’allergie ne s’arrête pas aux frontières de l’Europe !

Comme le nuage de Tchernobyl, l’allergie ne s’arrête pas aux frontières de l’Europe !

vendredi 28 mai 2004, par Dr Hervé Couteaux

Les allergies respiratoires, rhinite et asthme, sont un problème de santé publique. Les études épidémiologiques sont paradoxalement peu nombreuses, se heurtant à des problèmes de définition, et, plus généralement, de méthodologie comme l’exploitation de questionnaires. Voici une pièce supplémentaire à verser au dossier...

Prévalence nationale des troubles respiratoires allergiques : Dahl R, Andersen PS, Chivato T, Valovirta E, de Monchy J.

Lungemedicinsk Afdeling, Arhus Kommunehospital, Arhus C 8000, Denmark

dans Respir Med. 2004 May ;98(5):398-403

 Contexte  :

  • de nombreuses études épidémiologiques ont établi la prévalence des désordres respiratoires allergiques dans des zones bien circonscrites.
  • Cependant, aucune étude n’a encore établi des données de prévalence nationale d’une manière uniforme, rendant possible les comparaisons entre les différents pays.

 Méthode :

  • dans dix pays européens, tirés au hasard, des échantillons représentatifs de numéros de téléphone ont identifié la population cible de 16 à 60 ans.
  • Le critère d’inclusion a été une histoire d’allergie respiratoire à des allergènes connus, et, concomitamment, une description spontanée des symptômes appropriés.
  • Pour obtenir une représentation véritable de la prévalence de chaque pays, les données ont été confrontées à la composition actuelle en sexe et âge.

 Résultat :

  • 31065 entretiens ont été réalisés.
  • La prévalence nationale variait significativement parmi les dix pays (p < 0,001).
  • La prévalence était inversement corrélée avec l’âge.

 Conclusions :

  • les désordres respiratoires allergiques constituent un énorme problème en Europe, et cet impact peut-être en augmentation puisque la prévalence est la plus forte parmi les jeunes.

La comparaison de données épidémiologiques de 10 pays européens permet de confirmer :

  • D’une part que les prévalences des allergies respiratoires de différents pays sont hétérogènes
  • D’autre part que cette prévalence est inversement corrélée à l’âge de la population

D’un coût social gigantesque, ces affections sont en constante augmentation, avec un effet « de bombe à retardement » du fait qu’elles touchent préférentiellement les jeunes, comme le rappelle cette étude.

Les maladies allergiques concernent ou vont rapidement concerner un européen sur trois.

Pour ce qui concerne plus particulièrement les allergies respiratoires, rappelons quelques chiffres :

  • La prévalence des rhinites est d’environ 30% chez les jeunes.
  • La prévalence de l’asthme a doublé depuis 10 ans
  • 2/3 des asthmatiques ont eu une rhinite au préalable.

Ne nous emballons pas, ces données épidémiologiques « classiques » sont de plus en plus passés au crible de la méthodologie et des biais qu’elle peuvent induire comme le rappelait dans ces colonnes Stéphane Guez à propos d’une étude Danoise qui osait égratigner le dogme des allergies en constante augmentation, propos qu’il faudra nuancer et détailler à l’avenir, pour le moins.

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