Pour tout connaître sur le nez, il n’y a pas que le pif !

lundi 26 juillet 2004 par Dr Alain Thillay2173 visites

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Pour tout connaître sur le nez, il n’y a pas que le pif !

Pour tout connaître sur le nez, il n’y a pas que le pif !

lundi 26 juillet 2004, par Dr Alain Thillay

La présence d’une pathologie nasosinusienne est un facteur péjoratif du bon contrôle de l’asthme. Il reste à déterminer la valeur des différents moyens diagnostics que sont radiographies, scanner, interrogatoire. C’est ce que tente de montrer cette étude.

Comment les symptômes nasaux devraient être étudiés dans l’asthme ? Comparaison entre les constatations radiologiques et endoscopiques. : C. Raherison1, M. Montaudon1, D. Stoll1, B. Wallaert2, J. Darras2, P. Chanez3, L. Crampette3, A. Magnan4, P. Demessi4, J. P. Orlando5, A. Didier6, E. Serrano6, A. Prud’homme7, J. C. Meurice8, J. M. Klossek8, J. M. Tunon-de-Lara1on behalf of the SPLF Working Group "nez-bronches"

Société de Pneumologie de langue française (SPLF) Working Group, 1CHU-Bordeaux ; 2Lille ; 3Montpellier ; 4Marseille ; 5Aubagne ; 6Toulouse ; 7Tarbes ; 8Poitiers, France

dans Allergy 59 (8), 821-826

 CONTEXTE

  • Pour améliorer le contrôle de l’asthme, la gestion de la rhinosinusite oblige souvent les médecins à pratiquer une imagerie nasosinusienne et/ou une endoscopie nasale, mais leur contribution respective reste insuffisamment comprise.

 OBJECTIF

  • Afin d’évaluer la contribution potentielle d’un questionnaire symptomatique, de la radiographie des sinus (RS) et du scanner des sinus (SS) dans le diagnostic des pathologies nasales chez des patients asthmatiques lorsque comparés à un examen ORL.

 METHODES

  • Un total de 124 patients a complété un questionnaire concernant les symptômes nasaux dirigé par un médecin pneumologue.
  • Ensuite, ils ont subi un examen ORL.
  • Le même jour, la RS et le SS étaient pratiqués de façon indépendante.

 RESULTATS

  • 80,3% des patients avaient eu des symptômes nasaux durant le mois précédent la consultation.
  • L’examen ORL était normal chez 8,1% des patients (n=10), et, révélait une rhinite chez 57,3% d’entre eux (n=71), une rhinosinusite dans 14,5% des cas (n=18) et une polypose nasale dans 20,2% des cas (n=25).
  • Pour la rhinite, la valeur prédictive négative d’une obstruction nasale bilatérale était de 87,8%.
  • La RS et le SS avaient une faible sensibilité et faible spécificité.
  • Pour la rhinosinusite, la valeur prédictive négative des symptômes nasaux variait de 85,4 à 95,2%.
  • Le SS était au moins aussi performant que la RS dans le diagnostic de la rhinosinusite.
  • Dans le cadre d’une analyse multivariable, seul le SS (score>/=12) apparaissait être significativement associé au diagnostic de polypose nasale.

 CONCLUSION

  • Chez des patients asthmatiques, les médecins doivent rechercher systématiquement l’existence de symptômes nasaux à l’aide d’un simple questionnaire qui est sensible pour la rhinite et a une bonne valeur prédictive négative pour exclure la rhinosinusite et la polypose nasale.

Les résultats de cette étude sont très intéressants.

Ainsi, 80% des patients asthmatiques sont atteints de symptômes de la sphère nasale. L’examen ORL retrouve plus de 50% de rhinite, près de 15% de rhinosinusite et 20% de polyposes nasosinusiennes. Lorsqu’on connaît l’implication des pathologies naso-sinusiennes et particulièrement la PNS, il est vraiment essentiel de prendre conscience de la fréquence de leur association à l’asthme.

Le scanner et la radio des sinus ont une faible spécificité et une faible sensibilité. En retenant toutefois l’intérêt du scanner dans le diagnostic de la PNS.

Les auteurs de conclure qu’un bon questionnaire suffit pour le diagnostic d’une rhinite et pour exclure celui d’une rhinosinusite et d’une PNS.

Les résultats de cette étude n’étonneront pas les Allergologues praticiens qui sont confrontés tous les jours à cette problématique. Ils savent de longue date le lien entre pathologies nasosinusiennes et asthme et recherchent de façon systématique une rhinite associée. Cela est même entré dans une sorte de consubstantialité nosologique, dans la mesure où ils soignent des rhino-asthmes et non pas des rhinites et des asthmes.

Cette étude semble plutôt s’adresser à des non-allergologues pour leur rappeler qu’il ne faut pas oublier de prendre en charge le nez chez l’asthmatique et de quelle manière il faut s’y prendre.

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