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Rhinite allergique intermittente : attention au spectacle sinusien !!
mardi 3 août 2004, par
Il a été suggéré que la rhinite allergique implique un syndrome inflammatoire des muqueuses sinusiennes. C’est ce qu’ont tenté de montrer les auteurs de cette étude chez des patients allergiques au pollen de cyprès à l’aide d’une scannographie sinusienne pré et post test de provocation nasale allergénique.
Scannographie sinusienne et relargage des médiateurs dans les sécrétions nasales après test de provocation nasale au pollen de cyprès. : V. Piette1, C. Bousquet2, V. Kvedariene1, H. Dhivert-Donnadieu1, L. Crampette3, J.-P. Senac2, J. Bousquet1, P. Demoly1
1Maladies Respiratoires - INSERMU454 - IFR3, Hôpital, Arnaud de Villeneuve ; 2Service d’ORL, Hôpital Gui de Chauliac ; 3Service de Radiologie - Hôpital Arnaud de Villeneuve, CHU Montpellier, Cedex, France
dans Allergy 59 (8), 863-868
– CONTEXTE
- L’implication des sinus de la face a été suggérée dans la rhinite allergique mais n’est pas clairement démontrée.
– OBJECTIFS
- Explorer la relation entre la rhinite allergique intermittente et la scannographie sinusienne.(SS).
– METHODES
- Vingt patients atteints de rhinite intermittente et sensibilisés au pollen de cyprès ont subi un test de provocation nasale unilatérale (TPNU) à l’aide de concentrations croissantes de pollen de cyprès en dehors de la saison pollinique.
- La scannographie sinusienne était pratiquée juste avant le TPNU et 24 heures plus tard.
- Le lavage nasal était pratiqué juste avant le TPNU, 30 minutes après le test de provocation positif et une nouvelle fois 24 heures plus tard.
- Les leucotriènes C4/D4, l‘ICAM-1 et l’ECP ont été mesurées dans les sécrétions nasales.
– RESULTATS
Treize patients (65%) ont montré une altération de leur SS après le test de provocation allergénique.
- Dix d’entre eux avaient des modifications sinusiennes controlatérales du côté du TPNU.
- Les modifications scannographiques affectaient principalement la zone turbinale moyenne, le méat moyen et les cellules ethmoïdales.
- Les anomalies pré-existantes concernaient (13 cas sur 20) principalement les sinus maxillaires.
- Il n’existait pas de corrélation entre les anomalies scannographiques et le taux des médiateurs relargués dans les sécrétions nasales.
– CONCLUSIONS
- Nous avons montré que le test de provocation nasale allergénique peut entraîner des modifications scannographiques au niveau des sinus de la face.
- Celles-ci concernaient principalement les cellules ethmoïdales.
Il semble effectivement assez logique de penser que les muqueuses sinusiennes sont impliquées dans la rhinite allergique. Il restait à la montrer.
D’après les résultats un test de provocation nasale provoque des modifications scannographiques au niveau nasal (zone turbinale moyenne et méat moyen) mais aussi à distance au niveau des cellules ethmoïdales.
Par contre, les médiateurs de la réaction allergique IgE médiée comme les leucotriènes C4/D4, l’ICAM-1 et l’ECP n’apparaissent pas jouer de rôle dans ces modifications.
Il restera donc à se perdre en conjecture pour tenter d’expliquer ce phénomène, peut-être une réaction neurogène inflammatoire des muqueuses...
En tous cas, à l’instar de l’asthme et de la rhinite, il faut considérer le malade allergique comme étant capable de provoquer une réaction inflammatoire de l’ensemble des muqueuses respiratoires. Une raison de plus pour traiter avec soins les rhinites allergiques.
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