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C’est vraiment risqué de naître !
vendredi 3 septembre 2004, par
Il a déjà été suggéré que des facteurs de risque périnataux ont un retentissement sur l’état respiratoire à l’âge adulte. Ici, les auteurs ont tenté d’identifier ces facteurs de risque favorables au développement ultérieur de l’hyperréactivité bronchique et de l’atopie.
Facteurs de risque périnataux pour l’hyperréactivité bronchique et l’atopie après un suivi de 20 ans. : Judith M. Vonk, MSc a * H. Marike Boezen, PhD a Dirkje S. Postma, PhD b
Jan P. Schouten, MSc a
Wim M.C. van Aalderen, PhD c
E. Rudy Boersma, PhD d
From athe Department of Epidemiology and Statistics, University of Groningen ; bthe Department of Pulmonology, University Hospital of Groningen ; cPediatric Pulmonology, Academic Medical Centre, University of Amsterdam ; and dthe Section of Perinatal Nutrition and Development, Department of Obstetrics and Gynecology/Pediatrics, University Hospital of Groningen. Netherlands
dans JACI August 2004 • Volume 114 • Number 2
CONTEXTE
- Des facteurs de risque périnataux sont associés à la fonction et aux symptômes respiratoires durant la vie adulte.
- Même si des caractères distinctifs de l’asthme, comme l’hyperréactivité bronchique (HRB) et l’atopie, n’ont guère été étudiés.
OBJECTIF
- Nous avons tenté d’identifier les facteurs de risque périnataux du développement de l’HRB et de l’atopie.
METHODES
- L’HRB et l’atopie ont été mesurées après 20 ans de suivi chez 597 sujets parmi 3162 bébés nés entre 1975 et 1978.
- Les facteurs directement en relation avec l’accouchement des ces enfants ont été étudiés en association avec la présence de l’HRB et de l’atopie.
RESULTATS
- Vingt-cinq pour cent des sujets avaient de l’HRB et 45% de l’atopie.
- La durée de l’accouchement supérieure à 12 heures était associée au développement de l’atopie (OR 2,24 ; IC 95% ; 1,30-3,86), et les infections respiratoires sévères de la première année de vie étaient associées au développement de l’HRB (OR 2,69 ; IC 95% ; 1,41-5,16).
- Les sujets non atopiques nés après provocation du travail (OR 2,41 ; CI 95% ; 1,07-5,41) et les fumeurs réguliers (OR 2,50 ; IC 95% ; 1,12-5,59) avaient une plus grande probabilité à avoir de l’HRB.
- L’exposition au tabagisme prénatal (OR 0,51 ; IC 95% ; 0,27-0,99) et la présence d’animaux domestiques durant l’enfance (OR 0,46 ; IC 95% ; 0,24-0,88) diminuaient le risque d’atopie, spécialement chez les sujets ayant une HRB.
CONCLUSIONS
- Il a été montré que les évènements survenant avant ou durant la naissance ont encore des effets sur l’état respiratoire 20 ans plus tard.
- Nous suggérons que le statut hormonal extrême durant l’accouchement oriente le système immunitaire fœtal vers le développement de l’atopie.
- En outre, les infections respiratoires sévères durant la première année de vie apparaissent associées au développement de l’HRB, et, l’exposition au tabagisme prénatal pourrait avoir un effet protecteur sur le développement de l’atopie sans que l’on puisse en expliquer les mécanismes.
Faire un commentaire du résumé de cette étude est assez difficile du fait que les auteurs n’indiquent pas, même succinctement, les critères retenus pour déclarer l’atopie et la méthodologie d’établissement de l’HRB.
Il est étonnant de constater que presque 50 % de la population, retenue pour l’étude, est atopique. Il faudrait savoir comment ont été recrutés ces 597 sujets parmi les 3162 nouveaux-nés du départ.
Autre constat, que les infections respiratoires sévères de la première année de vie soient significativement associées à une HRB à l’âge adulte, c’est une notion connue. Mais, que la durée d’accouchement supérieure à douze heures soit associée à l’atopie, cela laisse un peu pantois. Avant de suggérer, comme les auteurs le font, que la durée de l’accouchement aurait un effet sur l’immaturation du système immunitaire du fœtus et l’orienterait vers l’atopie, il faudrait faire une analyse fine des causes de ces dystocies.
Enfin, cerise sur le gâteau, les auteurs rapportent encore, sans la discuter, cette notion que l’exposition au tabagisme prénatal et le contact précoce avec les animaux seraient des facteurs protecteurs vis-à-vis de l’atopie. Il s’agit d’un biais classique, les parents atopiques évitant de fumer et d’avoir des animaux domestiques.
Pour conclure, beaucoup d’énergie et sans doute d’argent pour aboutir à une étude vraiment peu convaincante.
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