Allergie croisée Fruits / Pollens : elle n’est pas systématique.

jeudi 22 août 2002 par Dr Hervé Masson8186 visites

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Allergie croisée Fruits / Pollens : elle n’est pas systématique.

Allergie croisée Fruits / Pollens : elle n’est pas systématique.

jeudi 22 août 2002, par Dr Hervé Masson

Il est fréquent de retrouver une allergie alimentaire chez les patients souffrant d’allergie aux pollens. La plus connue et anciennement décrite est l’allergie croisée entre la pomme et le pollen de bouleau. Une autre est aussi retrouvée réguliérement : la pêche et le pollen d’armoise. Les auteurs étudient les relations entre les allergènes de ces deux composés.

La sensibilisation à l’armoise chez les patients souffrant d’allergie à la pêche est due à un allergène de type lipo-protéine de transfert et est souvent sans expression clinique. : Elide A. Pastorello Valerio Pravettoni Laura Farioli Federica Rivolta Amedeo Conti Marco Ispano dans JACI August 2002, part 1 • Volume 110 • Number 2

 Contexte  : La découverte d’IgE spécifiques à l’Armoise chez les patients souffrant d’allergie à la pêche suggère que la sensibilisation à l’armoise pourrait jouer un rôle dans la sensibilisation à la pêche.

 Objectifs : Nous avons voulu étudier les manifestations cliniques d’hypersensibilité à l’armoise chez les patients ayant une allergie à la pêche, identifier les allergènes communs et évaluer la réactivité croisée de leurs IgE.

 Méthodes : Des patients souffrant d’une allergie alimentaire à la pêche et ayant des IgE spécifiques à l’armoise ont bénéficié d’une recherche de symptômes respiratoires durant la saison pollinique de l’armoise. Les allergènes de la pêche et de l’armoise ont été identifié par SDS-PAGE et IgE immunoblott. Une inhibition par Immunoblott a permis d’étudier la réactivité croisée entre la pêche et l’armoise et les autres pollens.

 Résultats : 17 patients ont été étudiés : 10 sans symptômes respiratoires lors de la saison pollinique et 7 avec des symptômes en fin de printemps. En IgE immunoblotting, les 10 patients asymptômatiques réagissaient seulement à un allergène de 9 Kilo daltons (Kd) présent à la fois dans l’armoise et la pêche, alors que les 7 autres patients réagissaient à d’autres allergènes.
10 patients ayant une allergie à l’armoise, pas d’allergie à la pêche et pas d’IgE spécifiques à la pêche ont aussi été étudiés.
La protéine de 9 Kd d’armoise a été identifiée comme étant une protéine de transfert lipidique (LTP) comparable à la LTP de la pêche. L’inhibition immunoblotting a montré que la liaison IgE à la protéine de 9 Kd de la pêche était totalement inhibée par 4µg de LTP de pêche mais seulement par 400 µg de LTP d’armoise, alors que 4 µg de LTP d’armoise et de pêche inhibent totalement l’immunoblotting de l’armoise. Les résultats sont identiques pour les autres pollens.

 Conclusions : Les patients uniquement sensibilisés à la LTP de 9 Kd ne présentent pas de rhume des foins et cette sensibilisation est la conséquence d’une sensibilisation à la pêche.


Il existe donc, dans ce cas particulier d’allergie croisée pêche/armoise, deux populations distinctes de patients. Ceux qui sont sensibles uniquement à une lipoprotéine de l’armoise ne développeront pas d’allergie respiratoire en plus de leur sensibilité à la pêche.

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