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Ara h1 : difficile à digérer !
vendredi 24 septembre 2004, par
Le déroulement des manifestations de l’allergie alimentaire est dépendant en partie de la digestion du trophallergène. Ici, les auteurs de cette étude tentent d’évaluer un modèle de digestion pepsique de l’allergène majeur de l’arachide Ara h1. Il restera à intégrer ces résultats dans le cadre de la physiologie naturelle de la digestion.
Protéines allergéniques de la cacahuète : la digestion gastrique est effectuée exclusivement par la pepsine. : Randall A. Kopper, PhD a N. Joey Odum, BS a
Moon Sen, PhD b Ricki M. Helm, PhD c *
J. Steve Stanley, PhD b A. Wesley Burks, MD d
From athe Chemistry Department, Hendrix College, Conway ; bUniversity of Arkansas for Medical Sciences, Arkansas Children’s Hospital Research Institute, Little Rock ; cthe Department of Microbiology/Immunology, University of Arkansas for Medical Sciences, Arkansas Children’s Hospital Research Institute, Arkansas Children’s Nutrition Center, Little Rock ; and dthe Division of Pediatric Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Duke University Medical Center, Durham USA
dans JACI September 2004 • Volume 114 • Number 3
– CONTEXTE
- Une caractéristique essentielle de nombreux allergènes, y compris l’allergène majeur de l’arachide Ara h 1, est leur résistance à la digestion gastrique.
- On estime que l’allergénicité potentielle d’une protéine allergisante est sa stabilité lors d’une simulation de la digestion gastrique.
– OBJECTIF
- Du fait que le taux et l’importance de la digestion des protéines allergéniques affecteront la réponse allergique ultérieure, il est essentiel de corréler la digestion des protéines allergéniques par simulation du liquide gastrique et par liquide gastrique réel.
– METHODES
- L’allergène majeur de l’arachide Ara h 1 a été digéré in vitro à la fois par de la pepsine et par du liquide gastrique de porc.
- Plusieurs comparaisons de ces deux types de conditions protéolytiques ont été évaluées incluant le pH optimal et les effets de la température, des dénaturants et des enzymes inhibiteurs spécifiques.
– RESULTATS
- La digestion in vitro d’Ara h 1 par la pepsine et par le liquide gastrique porcin sont comparables sur un modèle d’hydrolyse en SDS-PAGE.
- L’activité de la protéase pepsique et du liquide gastrique était inhibée à pH élevé et en présence de pepstatine (inhibiteur de la pepsine).
- Cependant, dans les deux cas, l’activité persistait dans une solution d’urée à 4 mol/L et à 60°C.
– CONCLUSIONS
- La digestion protéique dans l’estomac du porc est effectuée par la pepsine.
- In vivo la digestion gastrique est due fidèlement à l’hydrolyse pepsique.
- Les conditions de digestion in vivo sont comparables aux conditions expérimentales in vitro qui montrent que l’acidité naturelle du contenu stomacal est idéale pour la caractérisation de l’allergène subissant les conditions de digestion standard par la pepsine.
- D’autres expérimentations utilisant des extraits alimentaires crus en présence ou non d’un repas complet seront nécessaires pour élucider la physiologie complète de la digestion des trophallergènes.
Le but de cette étude était de valider un modèle in vitro de digestion pepsique de l’allergène majeur de l’arachide Ara h 1 en le comparant à un modèle in vivo (liquide gastrique de porc). Ce qui permet de montrer qu’effectivement cette digestion est due à la pepsine.
Tout cela peut paraître bien théorique et bien éloigné des préoccupations au jour le jour de l’allergologue confronté au problème de l’allergie à l’arachide avec toutes ses conséquences (régime d’éviction, gérer le stress des parents, PAI...).
Toutefois, comme le signalent les auteurs, les conséquences de l’allergénicité d’un aliment sont dépendantes, au moins pour partie, de son mode de digestion.
Ces connaissances permettent d’imaginer de modifier les arachides pour favoriser leur digestion ou imaginer un traitement qui faciliterait la digestion de ces trophallergènes. Tout cela suggère que l’on pourrait éviter des réactions en présence de petites quantités d’allergène caché afin d’assurer un certain « confort » et une diminution du risque au sujet allergique.
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