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Cellules dendritiques et allergie : une étude échevelée !
dimanche 13 février 2005, par
Les cellules dendritiques ont la capacité de présenter l’antigène aux lymphocytes T et d’orienter la réponse immune vers le profil TH1 ou TH2. Dans les études sur l’allergie IgE médiée, le processus se fait en deux étapes. Ici, les auteurs génèrent des cellules dendritiques sensibilisées en une seule étape (culture à partir de monocytes et sensibilisation dans le même temps), le comportement des ces cellules sera-t-il le même que lors de la préparation classique en deux temps ?
Caractérisation des monocytes spécifiques d’allergène dérivés de cellules dendritiques générés par une procédure en une seule étape : effet sur les cellules naïves et les cellules T à mémoire. : T. Takishita1, M. Okano1, K. Takahashi3, T. Yoshino2, Y. Sugata1, H. Hattori1, S. Ohuchi1, T. Ogawa1, K. Nishizaki1
1Departments of Otolaryngology - Head & Neck Surgery and 2Pathology, Okayama University Graduate School of Medicine and Dentistry, Okayama, Japan ; 3Faculty of Health Sciences, Okayama University Medical School, Okayama, Japan
dans Allergy 60 (2), 211-217.
– CONTEXTE
- Les cellules dendritiques sont les cellules les plus susceptibles de présenter l’antigène et, qui, sous l’action de l’allergène, peuvent moduler les réponses spécifiques de l’allergène des cellules T.
- Nous avons cherché à établir une méthode en une seule étape afin de produire des cellules dendritiques dérivées de monocytes spécifiques d’allergène (MD-DCs).
– METHODES
- Des MD-DCs présensibilisées à Dermatophagoides farinae (Df) ont été produites à partir de cultures de monocytes avec Df en présence d’IL-4, de GM-CSF et de
TNF-, simultanément. - Les MD-DCs présensibilisées par Df étaient incubées avec des cellules naïves et des cellules T à mémoire en l’absence de rappel de l’antigène, puis, la prolifération et la production cytokinique des cellules T étaient déterminées.
– RESULTATS
- La génération des MD-DCs présensibilisées par Df était confirmée par l’expression des molécules de surface.
- Les MD-DCs présensibilisées par Df induisaient sélectivement la prolifération des cellules T spécifiques de Df en absence du rappel de l’antigène.
- Sous ces conditions, les MoDCs présensibilisées par Df augmentaient mais n’altéraient pas le profil de production cytokinique.
- De plus, ces MD-DCs présensibilisées par Df activaient les cellules T naïves ce qui favorisait leur prolifération et la production d’INF- chez les patients allergiques mais pas chez les sujets en bonne santé.
– CONCLUSIONS
- Ces résultats suggèrent que les MD-DCs présensibilisées par le Df générées à partir des monocytes, en une seule étape, peuvent induire des réponses spécifiques de Df des cellules T et des cellules naïves en l’absence de nouvelle stimulation antigénique, ainsi ces cellules seraient potentiellement utilisables comme adjuvant de l’immunité dans l’immunothérapie spécifique allergénique.
Le rôle des cellules dendritiques en pathologie respiratoire allergique a fait l’objet d’un important travail de synthèse* effectué par l’INSERM U-416 de Lille, le Service de Pneumologie, Hôpital Maison-Blanche, CHU de Reims et le Département de Pneumologie, Hôpital Calmette, CHU de Lille. ( Deslee G, Hammad H, Rataczak C, Just N, Tillie-Leblond I, Lebargy F, Pestel J, Tonnel AB : Implication des cellules dendritiques en pathologie respiratoire allergique. Rev Mal Resp 2004 ; 21 : 549-55.)
La synthèse des travaux montre que chez des patients allergiques aux acariens les cellules dendritiques :
- capturent mieux l’allergène acarien,
- sécrètent après stimulation par l’allergène des cytokines et des chimiokines particulières et expriment surtout des molécules favorisant le profil TH2,
- induisent après stimulation par l’allergène d’acarien des cytokines de TH2 par les lymphocytes T, et,
- favorisent la réaction inflammatoire de type TH2 spécifique de l’allergène dans un modèle in vivo de souris humanisée.
- Alors que ces caractéristiques ne se retrouvent pas dans le cas des cellules dendritiques de sujets sains.
Ici, le présent travail, d’origine japonaise, avait pour but de valider ces données en utilisant des cellules dendritiques générées à partir de monocytes préalablement déjà exposés à Df. Cette méthode n’a qu’une seule étape, la cellule dendritique ainsi produite n’étant pas représentée à Df.
Les résultats de cette étude montrent :
- qu’effectivement, ces cellules dendritiques induisaient directement, sans rappel de l’allergène, la prolifération de lymphocyte T spécifique de Df,
- que ces mêmes cellules présensibilisées augmentaient le taux des cytokines sans en modifier le profil de production,
- et, qu’enfin, ces cellules activaient les cellules naïves en leur faisant sécréter préférentiellement de l’INF-
Ainsi, les travaux antérieurs ont été pratiqués en deux étapes, d’abord générer des cellules dendritiques à partir de MD-DC provenant de sujets allergiques aux acariens ou de sujets sains, puis, ces cellules dendritiques étaient exposées à Der p 1. Nous l’avons vu, dans ce cas, l’orientation se fait vers le profil TH2.
Alors que dans ce travail, les cellules dendritiques sont sensibilisées à Df en une seule étape, lors de la génération à partir de MD-DC. Ici, in fine, le comportement semble inversé, puisque s’orientant vers le profil TH1.
Ce travail apporte sur la connaissance des processus immunopathologiques de la sensibilisation IgE médiée mais ouvre aussi des portes, comme indiqué par les auteurs, à des possibilités dans le cadre de l’immunothérapie spécifique allergénique.
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