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Future maman, s’il te plait, éternue mais ne te gratte pas !
samedi 5 mars 2005, par
Les manifestations allergiques sont de toute évidence liées à l’interaction de l’environnement sur le fond génétique très tôt dans la vie, dès la période intra-utérine. L’environnement peut alors s’analyser en termes de terrain génétique maternel ou d’exposition de la mère à diverses infections. C’est ce que permettent de mieux comprendre certaines données de la « Tucson Infant Immune Study ».
Facteurs prénataux liés au développement d’eczéma au cours de la première année de la vie. : Margaret Kurzius-Spencer, Marilyn Halonen, I. Carla Lohman, Fernando D. Martinez and Anne L. Wright
Arizona Respiratory Center, University of Arizona, Tucson, AZ, USA
dans Pediatric Allergy and Immunology 16 (1), 19-26.
– Objectifs
- Les facteurs prénataux sont impliqués dans l’eczéma atopique, mais la relation entre la production de cytokines maternelles au cours de la grossesse et l’eczéma infantile reste mal connue.
– Méthodes
- Des femmes non sélectionnées ont été incluses au cours du troisième trimestre de grossesse dans la « Tucson Infant Immune Study ».
- Trois sources de données ont permis de définir l’eczéma : des questionnaires de maladie complétés par les parents aux âges de 2-3-4-6- et 9 mois concernant l’eczéma vu par le médecin, des questionnaires complétés par les parents à 12 mois concernant l’eczéma diagnostiqué par le médecin et les observations médicales.
- Des prélèvements sanguins ont été réalisés chez les mères au cours du troisième trimestre et dans le sang du cordon à la naissance.
- Les cellules mononucléées du sang périphérique maternel et les cellules mononucléées du sang du cordon ont été stimulées par ConA/PMA et le contenu des surnageants dosé en interféron, IL4, IL5, IL10 et IL-13.
– Résultats
- Sur 364 enfants, 28 % ont été vus par un médecin en raison d’un eczéma à l’âge de 1 an.
- Après ajustement par régression logistique des facteurs confondants potentiels, le risque de développement d’eczéma au cours de la petite enfance était significativement plus élevé quand les mères présentaient un eczéma actif au cours de la grossesse (OR 2,46, CI 1,0-5,8 p<0,042) et quand les mères étaient au plus haut tercile de production d’IgE sériques (OR 2,28, CI 1,2- 4,4, p<0,013).
- Des rhumes au cours du troisième trimestre étaient liés à un risque diminué d’eczéma chez l’enfant (OR 0,32, CI 0,1-0,63, p< 0,001).
– Conclusion
- Les données de cette étude de cohorte suggèrent que des facteurs in utero, comme les IgE maternelles, les rhumes, l’eczéma puissent influencer le risque de l’eczéma infantile.
La « Tucson Infant Immune Study » indique que l’enfant est plus à risque d’eczéma si la mère est productrice d’IgE et si elle souffre d’eczéma en fin de grossesse.
Ceci n’est pas très surprenant.
En revanche, phénomène plus original, le nourrisson serait moins à risque si la mère présente une infection respiratoire haute en fin de grossesse, comme si, selon l’hypothèse hygiéniste, la protection pouvait se manifester « par procuration » de la mère à l’enfant.
Cette protection impliquerait une orientation immune induite par les cytokines maternelles et « s’imprimant » chez l’enfant.
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