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Asthme de l’adulte : implication importante des moisissures domestiques.
lundi 2 septembre 2002, par
Depuis longtemps les Allergologues cherchent à connaître l’influence de l’environnement domestique sur les maladies allergiques et particulièrement l’asthme. Cette méta-analyse apporte des données plutôt surprenantes. Ainsi, les moquettes et les tapis ne seraient pas des éléments péjoratifs, alors que les personnes vivant dans un habitat ancien et humide ont plus de chance de souffrir d’asthme.
Caractéristiques de l’habitat, degré d’exposition aux moisissures et asthme : à partir de l’Enquête de la Communauté Européenne sur la santé respiratoire (European Community Respiratory Health Survey). : Jan-Paul Zock,Deborah Jarvis, Christina Luczynska,Jordi Sunyer,Peter Burney, on behalf of the European Community Respiratory Health Survey dans JACI August 2002, part 1 • Volume 110 • Number 2
– CONTEXTE. Les effets de l’humidité de l’habitat et de l’exposition aux moisissures chez l’adulte asthmatique ne sont pas clairs.
– OBJECTIF. Nous avons cherché à évaluer les associations entre les caractéristiques de l’habitat concernant l’humidité, l’exposition aux moisissures et les niveaux d’acariens domestiques, et, l’adulte asthmatique dans 38 centres d’études participant à l’Enquête de la Communauté Européenne sur la santé respiratoire.
– METHODES.
*Les données concernant l’habitat actuel, les systèmes de chauffage et de ventilation, le double vitrage, les revêtement du sol, les dégâts des eaux et l’exposition aux moisissures ont été recueillies au moyen d’un questionnaire.
*Les associations ont été évaluées entre ces facteurs et l’asthme défini sur la base des symptômes de la dernière année et de l’hyperréactivité bronchique déterminée par un test à la méthacholine.
*Les rapports de cotes (Odds ratios) ont été obtenus à l’aide d’une méta-analyse reprenant les données des différents centres, compte-tenu du sexe, de l’âge et du tabagisme.
– RESULTATS.
*La présence de moquettes et de tapis dans la chambre était en relation avec un nombre peu important de symptômes d’asthme et d’hyper-réactivité bronchique. Cette constatation était cohérente dans les différents centres et encore plus prononcée parmi les patients présentant une sensibilisation aux acariens domestiques.
*L’exposition aux moisissures lors de la dernière année était associée aux symptômes asthmatiques et à l’hyper-réactivité bronchique. Cette constatation était homogène parmi les centres et plus importante chez les sujets sensibilisés à Cladosporium.
*Dans les centres notant une forte prévalence d’asthme, on retrouvait parallèlement une forte prévalence de l’exposition aux moisissures domestiques. Cette association était observé autant chez les sujets asthmatiques exposés aux moisissures que chez les sujets non asthmatiques subissant cette exposition.
*Les cas d’exposition aux moisissures étaient plus fréquents dans les maisons anciennes ayant subi un récent dégât des eaux.
– CONCLUSION. Nous concluons que le développement des moisissures domestiques a un effet défavorable sur l’asthme de l’adulte.
Cette étude confirme ce que d’autres ont déjà indiqué. Mais, c’est bien de confirmer.
Pour les acariens, le problème ne vient pas tant des moquettes et des tapis, mais, plutôt de la literie.
L’exposition aux moisissures, dont le développement est favorisé dans les habitats anciens et humides, expose l’adulte à l’asthme.
Cela incitera donc l’Allergologue à prendre un peu plus en compte les adultes asthmatiques qui présentent des tests cutanés et/ou sériques positifs aux moisissures domestiques.
De plus, il faut se souvenir que, en dehors du phénomène allergique, certaines de ces moisissures peuvent avoir un effet toxique direct sur les muqueuses respiratoires. Cette dernière remarque apparaît parfaitement cohérente avec les résultats de l’étude.
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