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Inhaler un aliment et ingérer un pollen : quelle réponse attendre ?
lundi 28 mars 2005, par
Si la notion d’épitopes communs entre allergènes alimentaires et allergènes polliniques est de mieux en mieux établie, il n’en reste pas moins que de nombreux points sont encore mal élucidés. La sensibilisation est-elle induite par inhalation ou par ingestion ?
Évaluation de la réactivité croisée aliment- pollen par des essais croisés nez -bouche chez des sujets ayant une pollinose et un syndrome oral allergique. : F. Marcucci1, F. Frati1, L. Sensi1, G. D. Cara1, E. Novembre2, R. Bernardini2, G. W. Canonica3, G. Passalacqua3
1Clinica Pediatrica, University of Perugia, Perugia ; 2Clinica Pediatrica, University of Florence, Florence ; 3Allergy and Respiratory Diseases, DIMI, University of Genoa, Genoa, Italy
dans Allergy 60 (4), 501-505.
– Introduction
- Le syndrome allergique oral (OAS) est souvent associé à une rhinite par allergie pollinique et il existe des associations privilégiées entre les substances responsables.
- Si l’OAS et la rhinite sont souvent IgE dépendantes, et qu’il existe des protéines responsables de cette réactivité croisée, on peut s’attendre à ce que des réactions semblables soient obtenues au niveau du nez et de la bouche.
- Dans le but de tester cette hypothèse, nous avons fait des séries de tests de réactions croisées avec des aliments et des pollens à la fois dans le nez et la bouche.
– Méthodes
- Neuf patients avec un OAS découvert aux végétaux et une rhinite due aux pollens ont été étudiés.
- Le premier jour, un score nasal avec des extraits polliniques et un score oral avec des aliments frais ont été réalisés.
- Après une semaine, un score nasal a été réalisé avec des aliments et un score oral avec des pollens.
- Les symptômes immédiats, le taux de tryptase et l’ECP étaient évalués après chaque essai.
– Résultats
- L’administration de pollens dans le nez et d’aliment dans la bouche induisent des symptômes comme attendus mais l’essai croisé n’a pas d’effet.
- En parallèle, la tryptase et l’ECP augmentent après un essai nasal avec des pollens alors que avec les aliments on n’obtient aucune réponse mesurable.
– Conclusion
- La réactivité croisée entre les aliments et les pollens, quand elle est évaluée au niveau des organes cibles n’est pas évidente.
- Cette donnée peut-être expliquée par une basse concentration d’épitopes croisant dans les extraits de pollens et les aliments homogénéisés à cause de la dégradation.
- Le comportement différent suggère que des mécanismes immunologiques différents interviennent dans le nez et dans la bouche.
Des arguments de plus en plus nombreux plaident en faveur d’allergènes ou d’épitopes antigéniques communs présents à la fois dans certains légumes, fruits et certains pollens.
De nombreuses études ont démontré l’allergie croisée par des techniques telles que les RAST, ELISA, immunoempreinte et plus récemment par les techniques de biologie moléculaire.
La chronologie d’apparition des 2 types de manifestations cliniques (alimentaire et respiratoire) n’est que rarement précisée dans les travaux mais la plupart des auteurs estiment, surtout pour l’allergie au bouleau, que l’allergie aux fruits apparaît secondairement. Peut-on exclure une sensibilisation cutanée ?
Une petite constatation personnelle. J’exerce à la Martinique où il n’y a pas de bouleau et récemment la maman d’un jeune patient de 8 ans, métropolitain, arrivé sur notre île depuis quelques mois, sensibilisé au bouleau et présentant un syndrome oral à la pomme, me faisait la remarque que depuis son arrivée il pouvait à nouveau manger des pommes sans se plaindre de la moindre manifestation orale. Ceci semble être aussi dans le même sens chronologique de la sensibilisation ?
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