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Sésame or not sésame, that is the question
mardi 5 avril 2005, par
Nos amis anglo-saxons ont des séries épidémiologiques impressionnantes car dans cet article 400 sujets sont présumés allergiques au sésame. La fréquence réelle est toute autre mais permet de rediscuter de la nécessité d’un diagnostic solide et d’évoquer les problèmes quotidiens de ces sujets.
Allergie au sésame en grande Bretagne : enquête à l’aide d’un questionnaire portant sur les membres de la campagne contre l’anaphylaxie. : C. J. Derby1, M. H. Gowland1 and J. O’B. Hourihane2
1Anaphylaxis Campaign, Farnborough, UK, 2University of Southampton, Southampton, UK
dans Pediatric Allergy and Immunology 16 (2), 171-175.
Le sésame est un allergène majeur dans les pays où il est un aliment courant. Un nombre croissant de membre de l‘association du royaume uni Campagne contre l’Anaphylaxie ont rapporté une allergie au sésame.
Cette étude a pour but de rechercher les caractéristiques de l’allergie au sésame parmi les membres de la campagne contre l’anaphylaxie (AC), qui soutient les sujets à risque vital concernant l’allergie, basées sur les symptômes cliniques et les caractéristiques de l’aliment impliqué
Un questionnaire réalisé par un médecin était posté à 400 membres de l’AC qui signalaient une éviction du sésame.
280 réponses ont été reçues (70 %), 23 réponses étaient éliminées (7 %) et 96 réponses (24 %) venaient de personnes ayant supprimé le sésame sans jamais y avoir réagi.
- 150 personnes (54 %) rapportaient 288 réactions au sésame,
- 89 % des sujets réactifs signalaient d’autres manifestations atopiques
- et fait notable, 84 % étaient aussi allergiques aux fruits à coques,-arachide.
- 1 sur 6 (17 %) avait souffert de symptômes potentiellement fatals avec dans 65 % des cas une réaction sévère à la première exposition connue.
- L’age de la première réaction était entre 6 mois à 65 ans.
- La majorité des réactions rapportées (91 %) incluaient des aliments ou repas comportant délibérément du sésame, plutôt qu’une contamination accidentelle au sésame
- Les répondeurs représentaient un groupe à risque d’allergie potentiellement létale bien informé et très sélectionnée.
Le sésame devrait être identifié clairement en tant qu’ingrédient et séparé de fruits à coques et des arachides quand il peut être un allergène contaminant
Les sujets à risques ont besoin d’un diagnostic clair et être informé sur les modalités d’éviction plus clairement.
Le sésame confirme sa place et sa dangerosité comme allergène, fréquemment masqué, il fait partie des allergènes dont la mention doit être précisé obligatoirement prochainement sur l’emballage alimentaire. Reste le problème des restaurations collectives ou des repas au restaurant.
La discordance importante entre le nombre de cas supposé d’allergiques au sésame dans une population sélectionnée de cette association et le nombre de cas réellement allergiques et réactifs à l’allergène nous remet en mémoire la nécessité d’un diagnostic clair, basé sur la clinique, les tests cutanés et sanguins, voire les tests de provocations oraux pour éviter un diagnostic par excès.
La discussion actuelle sur cet étiquetage tellement attendue, provoque un débat dans les médias sur l’allergie alimentaire.
Aussi, tous les jours des patients nous arrivent, à l’occasion d’un symptôme allergique. Ils se sont construits de toutes pièces une histoire allergique mettant en scène un allergène majeur médiatisé, l’arachide en général. Très vite lors de l’enquête allergologique des discordances apparaissent dans le scénario, symptômes atypiques délais anormaux, etc....
Les tests cutanés et sanguins innocentent le prétendu allergène, mais la croyance est si bien ancrée que le malade ressort persuadé d’avoir affaire à un allergologue incompétent ou en collusion avec l’industrie agroalimentaire.
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