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Rhinite : un DPIN c’est mieux qu’un PAREO !
jeudi 26 mai 2005, par
En pratique courante, le praticien manque de moyens objectifs pour évaluer la sévérité d’une rhinite. L’évaluation de l’obstruction nasale à l’aide du débit de pointe inspiratoire nasal (DPIN) apparaît être simple. Toutefois, qu’en est-il de sa reproductibilité et de sa relation avec la sévérité de la rhinite ? Là est tout l’intérêt de cette étude.
Reproductibilité des mesures du débit de pointe inspiratoire nasal et intérêt dans l’évaluation de la sévérité de la rhinite. : R. Starling-Schwanz, H. L. Peake, C. M. Salome, B. G. Toelle, K. W. Ng, G. B. Marks, M. L. Lean, S. J. RimmerWoolcock Institute of Medical Research, University of Sydney, New South Wales, Australia
Woolcock Institute of Medical Research, University of Sydney, New South Wales, Australia
dans Allergy 60 (6), 795-800.
– Contexte
- La mesure du débit de pointe inspiratoire nasal (DPIN) est un moyen simple, peu onéreux, rapide et facilement disponible pour déterminer le degré de liberté des voies respiratoires nasales.
- Cependant, la question de la reproductibilité de ce test reste encore à préciser pour déterminer le degré d’obstruction nasale dans la population générale.
- De plus, cette étude avait pour but d’évaluer la reproductibilité des mesures du DPIN et d’évaluer l’association avec la symptomatologie et les signes objectifs de la rhinite.
– Méthodes
- Le DPIN a été déterminé chez 283 adultes représentatifs de la population générale, les symptômes de rhinite étaient jugés à l’aide d’un questionnaire de Meltzer, et les signes objectifs de la rhinite étaient déterminés par la rhinoscopie antérieure.
- Un apprentissage de l’utilisation du dispositif du DPIN et deux mesures du DPIN ont été pratiqués durant la même session.
– Résultats
- Le DPIN était hautement reproductible.
- Le DPIN était fortement corrélé aux signes objectifs de la rhinite mesurés par rhinoscopie antérieure mais ne l’était pas aux symptômes rhinitiques évalués par questionnaire.
- Les différences du DPIN chez les sujets classés en catégories, asymptomatiques, léger ou modéré/sévère en se basant sur les signes objectifs de la rhinite étaient hautement significatives (P<0,0001), mais moins significatives sur la base des symptômes rhinitiques (P=0,04).
- Une valeur seuil de 115L/min du DPIN avait une spécificité de 72%, une sensibilité de 65% et une valeur prédictive négative haute de 90% pour des signes objectifs modérés à sévères de rhinite.
– Conclusion
- Sur un grand échantillon basé sur la population générale de jeunes adultes, le DPIN était hautement reproductible et en relation étroite avec les signes objectifs de la rhinite déterminés par l’examen clinique.
- Le DPIN donne une information qualitativement différente de celle produite par les scores symptomatiques et peut ainsi être utile pour la mesure de l’importance de l’obstruction nasale.
Cette étude est vraiment intéressante car elle remet sur le tapis le sujet du débit de pointe inspiratoire nasal. Ce DPIN est vraiment simple à déterminer et, à la lecture de cet article, on peut se dire qu’un appareil à DPIN devrait faire partie de la panoplie de l’allergologue.
D’abord que dit ce travail ? Une chose tout à fait simple, les valeurs du DPIN sont, premièrement, reproductibles, et, deuxièmement, corrélées non pas à la symptomatologie mais au degré d’obstruction déterminé par la rhinoscopie antérieure.
Pour faire simple, le DPIN est reproductible et corrélé objectivement au degré d’obstruction.
Enfin, il semble que les mesures du DPIN ne sont pas parfaitement corrélées à la symptomatologie rhinitique évaluée par questionnaire.
Ainsi, à l’instar du suivi de l’asthme, le suivi de la rhinite doit se faire par un questionnaire type score de PAREO ou score de Bousquet, puis par la mesure du DPIN et enfin se terminer par une rhinoscopie antérieure.
Dans la rhinite comme dans l’asthme on ne peut pas s’en tenir qu’à l’interrogatoire du patient, il faut aussi un examen objectif simple. Pour la rhinite, le DPIN semble tout indiquer.
Ainsi, l’évaluation précise de la sévérité de la rhinite permettra une prise en charge thérapeutique optimale.
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