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Enrubé toute l’adée ou don, that is the question !
mercredi 13 juillet 2005, par
Se sentant négligé par tous, le rhinitique souffre, jusqu’au handicap, avec un retentissement scolaire, familial ou professionnel parfois important. Il faut prendre au sérieux cette pathologie d’autant que bien souvent la bronche se cache derrière le nez...
Rhinite allergique saisonnière ou perannuelle : cette classification est-elle en accord avec la réalité ? : G. Ciprandi1, I. Cirillo2, A. Vizzaccaro2, M. Tosca3, G. Passalacqua4, E. Pallestrini1, G. W. Canonica4
1Head-Neck Department, S. Martino Hospital, Genoa ; 2Military Navy Hospital, La Spezia ; 3Giannina Gaslini Institute, Genoa ; 4Allergy & Respiratory Diseases, University of Genoa, Italy
dans Allergy 60 (7), 882-887
– Contexte :
- La rhinite allergique est traditionnellement subdivisée en saisonnière (SAR) et perannuelle (PAR), bien que de nouvelles définitions de persistante et d’intermittente aient été récemment proposées.
- Nous avons étudié la validité de la classification traditionnelle dans un groupe important de sujets souffrant de rhinite allergique isolée.
– Méthodes :
- On a sélectionné des jeunes gens convoqués à un hôpital militaire de la marine pour une visite de routine et qui rapportaient des symptômes de rhinite allergique isolée.
- Selon leur sensibilisation, on les a séparés en :
- (i) Sensibilisés aux pollens seulement (Saisonnière, SAR).
- (ii)Sensibilisés aux allergènes perannuels seulement (Perannuelle, PAR).
- (iii)Sensibilisés aux deux types d’allergènes (Mélangée, MAR).
- On a vérifié la spirométrie, un test à la métacholine ainsi que la sévérité et les caractéristiques des symptômes chez tous les participants.
– Résultats :
- Sur 19 325 sujets, 2347 avaient une rhinite allergique.
- Pour la répartition :
- 72% avaient une MAR,
- 17% une SAR
- 11% une PAR.
- Une participation oculaire et des symptômes irritatifs étaient plus fréquemment retrouvés dans le groupe SAR (p<0.01).
- L’obstruction prédominait dans le groupe PAR (p<0.01).
- Les manifestations nasales variaient selon la période de l’année pour les SAR (p<0.01) et pour les PAR (p<0.03).
- Une obstruction bronchique manifeste a été mise en évidence chez :
- 12% des PAR
- 7.8% des MAR
- 4.2% des SAR
- Le VEMS était significativement diminué pendant la saison seulement chez les SAR (p<0.05).
- Le DEM 25-75 était altéré chez :
- 22.5% des MAR
- 21% des PAR
- 14% des SAR
- Avec un changement saisonnier pour les SAR (p<0.05) et les PAR (p<0.001).
- L’hyperréactivité bronchique était présente chez :
- 82.2% des PAR
- 73.6% des MAR
- 53.5% des SAR
- Avec un changement saisonnier pour les SAR (p<0.001) et les MAR (p<0.05).
– Conclusions :
- Cette étude nous montre que près de 80% des rhinites allergiques sont des formes mixtes et que les définitions de SAR et de PAR sont faiblement corrélées à la réalité.
- La participation pulmonaire est fréquente chez des patients se plaignant uniquement de manifestations nasales.
Cette étude italienne porte sur un nombre considérable de jeunes gens (plus de 19000) parmi lesquels on a recruté ceux qui se plaignaient uniquement de rhinite (soit 2347 patients) afin d’étudier la validité des dénominations saisonnières et perannuelles.
Le classement de ces rhinites selon la sensibilisation ne retrouve pas cette répartition ; la grande majorité des sujets (72%) avaient une sensibilisation à la fois pour des allergènes saisonniers et des allergènes perannuels.
Comme attendu, les symptômes oculaires étaient plus fréquents dans les saisonnières et l’obstruction nasale dans les perannuelles.
Plus ennuyeux est le fait que les symptômes changent de façon significative avec les saisons à la fois pour les saisonnières et les perannuelles.
On a retrouvé une obstruction bronchique manifeste pour 12% des PAR, 7.8% des MAR et 4.2% des SAR ; ceci chez des sujets ne se plaignant que du nez.
Le VEMS montrait des variations saisonnières pour les SAR, tandis que le DEM 25-75 montrait des variations saisonnières pour les SAR et les PAR.
Enfin, l’HRB était très fréquemment retrouvé (82.2% pour les PAR, 73.6 pour les MAR et 53.5% pour les SAR).
Les auteurs en déduise la non validité du concept saisonnier-perannuel et la fréquence de la participation pulmonaire.
En commençant par les dernières conclusions de cette étude Italienne particulièrement intéressante, nous avons confirmation non seulement que la rhinite est un facteur de risque pour la survenue d’un asthme, mais que sans dépistage systématique, le diagnostic n’aurait pas été porté puisque aucune plainte pulmonaire n’avait été notée : l’exploration fonctionnelle respiratoire doit être réalisée chez tout rhinitique, y compris en l’absence de symptômes broncho-pulmonaires.
Pour le reste l’intérêt me paraît moins net : l’expérience du terrain nous a appris que les pathologies dues aux acariens n’étaient pas toutes strictement perannuelles et le fait que ce classement ne soit pas pertinent ne changera pas grand-chose à nos pratiques.
Le consensus Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA 2000) différencie les rhinites intermittentes dont les symptômes sont présents moins de 4 j/semaine ou moins de 4 semaines/an, des rhinites persistantes.
Cette classification supprime la notion de rhinite saisonnière et perannuelle, et guide le choix thérapeutique...
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