L’inflammation à VRS se montre sous son plus mauvais profil !

mercredi 26 octobre 2005 par Dr Alain Thillay1392 visites

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L’inflammation à VRS se montre sous son plus mauvais profil !

L’inflammation à VRS se montre sous son plus mauvais profil !

mercredi 26 octobre 2005, par Dr Alain Thillay

On considère que chez le jeune nourrisson les infections respiratoires à VRS, à influenzae et parainfluenzae favorisent l’apparition ultérieure d’un asthme ou de sensibilisation allergique. Dans cette étude, les auteurs ont tenté, en mesurant différents éléments des sécrétions nasopharyngées, de définir le profil inflammatoire engendré par ces infections respiratoires.

Le virus respiratoire syncytial et les autres virus respiratoires durant les 3 premiers mois de vie promeuvent une réponse locale de type TH2. : Sigurdur Kristjansson, MD, PhDadg, Stefania P. Bjarnarson, BScbdg, Göran Wennergren, MD, PhDe, Aslaug H. Palsdottir, MDf, Thorgerdur Arnadottir, PhDc, Asgeir Haraldsson, MD, PhDad, Ingileif Jonsdottir, FilDrbd

a From the Children’s Hospital Iceland
b Department of Immunology
c Department of Virology, Landspitali-University Hospital, Reykjavik
d Faculty of Medicine, University of Iceland, Reykjavik
e Department of Pediatrics, Göteborg University, Queen Silvia Children’s Hospital, Göteborg
f Reykjavik Community Health Care, Reykjavik

dans JACI Volume 116, Issue 4, Pages 805-811 (October 2005)

 Généralités

  • Les infections à virus respiratoire syncytial (VRS) chez le nourrisson sont considérées comme facteur de risque du développement d’un asthme et de sensibilisation allergique.

 Objectif

  • Le but de cette étude était d’étudier les cytokines, les chémokines et l’ECP (eosinophil cationic protein) au niveau des sécrétions nasopharyngées de nourrissons âgés de 7 mois au maximum infectés par VRS ou d’autres virus respiratoires et de les comparer à des nourrissons de la même classe d’âge mais en bonne santé.
  • Les groupes ont été examinés selon l’âge, inférieur ou égal à 3 mois et supérieur à 3 mois, et les niveaux ont été comparés dans les groupes et entre les groupes.

 Résultats

  • Trente-neuf enfants atteints de VRS, 9 de virus influenzae ou parainfluenzae et 50 enfants du groupe de contrôle sans histoire infectieuse, ont été enrôlés dans l’étude.
  • Les nourrissons infectés par VRS avaient significativement des niveaux plus élevés d’IL-4, de protéine inflammatoire macrophagique 1 Bêta, de chémo-attraction des cellules T et d’ECP dans leur sécrétion nasopharyngée comparativement aux enfants sains.
  • Le taux de l’IL-4, cytokine de profil TH2, était significativement plus élevé chez les nourrissons infectés par le VRS, âgés de 3 mois maximum comparativement aux nourrissons également atteints de VRS mais âgés de plus de 3 mois.
  • Chez les nourrissons âgés de moins de 3 mois ou de 3 mois, les infections à virus influenzae et parainfluenzae provoquaient une réponse similaire de profil TH2 comparable à celle en cas d’infection à VRS.

 Conclusion

  • Les infections à VRS, aussi bien que celles à influenzae et parainfluenzae pendant les premiers mois de vie, promeuvent préférentiellement une réponse de type TH2 au niveau du nez avec production locale d’IL-4, d’IL-5, de protéine inflammatoire macrophagique 1 Bêta et d’infiltration et d’activation des éosinophiles.

Le but de cette étude était de connaître le profil inflammatoire des voies respiratoires chez le nourrisson âgé de 7 mois au maximum, atteint d’infection à VRS, à virus influenzae ou parainfluenzae ; cela en mesurant différents marqueurs de l’inflammation au niveau des sécrétions nasopharyngées. Il s’agit d’une méthodologie simple et peu invasive.

Pour faire simple, on peut dire que les résultats montrent une inflammation de type TH2 avec notamment recrutement et activation des éosinophiles, présence d’IL4 et d’IL5.

Sachant que quasiment tous les nourrissons seront infectés par ces virus, cela ne signifie pas, comme le montre les statistiques, que tous les nourrissons deviendront asthmatiques et/ou allergiques !

Le nouveau-né naît avec une tendance au profil TH2, ces infections respiratoires virales favorisant aussi l’orientation TH2, il est facile de deviner que sur un terrain génétique favorable ces infections aident encore un peu plus l’apparition de l’asthme et des allergies IgE médiées.

Bien sûr, ces infections peuvent aussi être responsables des accès bronchospastiques chez un nourrisson déjà connu comme asthmatique.

L’avenir serait peut-être à la création d’un vaccin polyvalent pour éviter que les bébés sifflent et/ou deviennent allergiques.

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