Accueil du site > Pratique > Médecins > SOS pour l’allergologie Française

SOS pour l’allergologie Française
samedi 29 avril 2006
Le Snaf diffuse largement ce communiqué et nous le reproduisons in extenso sur notre site.
S.O.S pour l’Allergologie française
A l’occasion du 1er Congrès Français d’Allergologie le monde de l’allergologie lance un SOS.
Le Syndicat National des Allergologistes Français se fait le relais du cri d’alarme unanimement lancé par les professionnels de santé du monde de l’allergologie, réunis à Paris à l’occasion du 1er Congrès Français d’Allergologie (12 au 14 Avril à Paris).
L’union des forces vives de l’Allergologie
Les médecins allergologues sont réunis (1.400 participants) pour la première édition de ce congrès, qu’ils soient issus du milieu hospitalier ou qu’ils soient médecins de ville. Ils se concertent et échangent autour des questions qui abondent sur la problématique de santé publique représentée par les allergies, qui concerne 15 millions de personnes en France, soit plus de 20% de la population. Tous dénoncent avec inquiétude la pénurie de médecins allergologues qui se profile pour les années à venir, face à une augmentation exponentielle des maladies allergiques. Car le diagnostic de la cause d’une maladie allergique est compliqué, et ne peut être résolu par un simple examen biologique. Cela exige une expertise clinique, et la pratique de tests spécifiques réalisés par l’allergologue.
Les Allergologues ne sont pas identifiés de façon claire, précise et réaliste
Aujourd’hui, il n’existe pas, en France de véritable statut du médecin allergologue, celui-ci étant soit un spécialiste d’organes (pneumologue, ORL, dermatologue, ophtalmologiste, pédiatre), soit un médecin généraliste "compétent en allergologie" après validation d’une capacité d’Allergologie à la fin du cursus des études. Cet "Allergologue à compétence exclusive" est improprement classé parmi les "Médecins Généralistes à Exercice Particulier" (MEP). Ainsi, les Allergologues ne sont pas identifiés dans le parcours de soins. De ce fait, ils n’ont aucune reconnaissance de leur qualification dans la distribution des soins coordonnés. Ils ne bénéficient donc pas des tarifs propres aux médecins spécialistes.
La reconnaissance attendue du métier d’Allergologue
Les faits sont là : dès l’annonce début 2005 de la nouvelle Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM), le Syndicat National des Allergologistes Français s’était déjà inquiété de la non-revalorisation des revenus des Allergologues. Une enquête du SNAF menée en 2003 montrait déjà la reconversion professionnelle de 6,4% des allergologues (hors départs à la retraite) en raison du manque de rentabilité de leur profession.
Dans certaines grandes villes, la réduction d’activité des allergologues atteint jusqu’à 30 % ce qui nuit de façon déterminante au maintien de la profession. Ce statut ambigu ne permet pas à ces praticiens - dont l’exercice est superposable à celui d’un médecin spécialiste - de coter les majorations qui leur seraient pourtant dues. Certains allergologues sont contraints d’abandonner l’allergologie pour se consacrer à une activité médicale différente.
Défendre prioritairement l’intérêt des malades
Aujourd’hui, il convient de se rendre à l’évidence : pour faire face au développement « explosif » des allergies, des médecins allergologues vont s’avérer de plus en plus indispensables pour prendre en charge des malades qui souffrent d’un handicap au quotidien (rhinite, asthme, conjonctivite, eczéma...) qui peut même aller jusqu’à mettre en jeu le pronostic vital : allergie alimentaire, médicamenteuse, piqûre d’insecte...
Ce sont les malades allergiques qui se trouvent en danger. Dans la vie quotidienne, ce qui peut être anodin pour les uns (vie familiale, vie professionnelle, alimentation, loisirs, activités sportives...) devient un handicap, voire un danger potentiel - parfois mortel - pour celui qui est allergique, et susceptible de se retrouver dans une situation dangereuse, voire fatale, compte-tenu de sa pathologie.
Ainsi, l’Allergologie est-elle devenue une discipline incontournable et essentielle, et les allergologues doivent bénéficier d’un statut à part entière, reconnu à sa juste valeur, et rémunéré en conséquence.
Le recours à un praticien spécifiquement formé et compétent est un droit qui doit être respecté et défendu. De plus, la solution d’un statut clairement défini, reconnu, et rémunéré à sa juste valeur, coûterait à la société deux à trois fois moins cher qu’un vagabondage médical inutile. Vu sous cet angle, il apparaît évident que la reconnaissance du métier d’allergologue s’inscrit dans l’esprit de la réforme.
Le malade doit pouvoir choisir le médecin compétent pour son allergie, celui qui sera à même de le comprendre, de traiter sa pathologie et de communiquer avec lui sur ses craintes, ses besoins, ses attentes.
Avec l’évolution épidémiologique alarmante des allergies, le diagnostic précoce, la prévention, le traitement, la désensibilisation spécifique, sont des priorités absolues. Car les conséquences de l’allergie sont à la fois individuelles et collectives.
Les allergologues font cause commune avec les allergiques et les interpellent pour défendre ensemble l’allergologie.
Une session de travail organisée par le SNAF à l’occasion du 1er Congrès Français d’Allergologie a présenté le référentiel métier d’allergologue, gage de la qualité des soins, centré sur la prise en charge du patient allergique. C’est la réponse claire à ce problème majeur de santé publique.
Recevez les actualités chaque mois