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Médecins ! Ecoutez le rhinitique qui souffre solitaire et incompris !
mardi 6 novembre 2007, par
ARIA a permis de formaliser la prise en charge thérapeutique de la rhinite allergique en fonction du degré de sévérité. Cette sévérité est évaluée non seulement par les symptômes mais aussi par le retentissement sur la qualité de vie. Ce travail effectué dans cinq pays européens dont la France aborde le retentissement de la rhinite allergique sur la qualité de vie et sa différence de perception par les patients et les médecins.
Une étude sur le retentissement de la rhinite allergique en Europe. : . W. Canonica, J. Bousquet, J. Mullol, G. K. Scadding, J. C. Virchow
1Facoltà di Medicina e Chirurgia, Dipartimento di Medicina interna e Specialità mediche (DIMI), University of Genova, Genova, Italy ; 2Clinique des Maladies Respiratoires and INSERM, CHU Montpellier, France ; 3Unitat de Rinologia i Clinica de l’Olfacte, Servei d’Otorinolaringologia, Hospital Clínic, Institut d’Investigacions Biomèdiques August Pi i Sunyer (IDIBAPS), and Centro de Investigación Biomédica en Red (CIBER) de Enfermedades Respiratorias, Barcelona, Spain ; 4Royal National Throat, Nose and Ear Hospital, London, UK ; 5Department of Pulmonary Medicine, University Medical Clinic, University of Rostock, Rostock, Germany
dans Allergy
Volume 62 s85, Burden of illness in allergic rhinitis : results of an international survey Page 17-25, December 2007
– Rappel des faits :
- La perception par les patients et les médecins des symptômes et de l’impact de la rhinite allergique (RA) a été évaluée dans une étude internationale prospective par section croisée.
- Ce document présente l’ensemble des résultats de l’enquête de cinq pays européens (Allemagne, France, Italie, Espagne et Royaume-Uni).
– Méthodes :
- Les données ont été enregistrées par 1482 patients et appariés avec les enregistrements de 415 médecins généralistes et médecins spécialistes.
- Des tests de diagnostic permettant de confirmer la RA ont été effectués sur 1279 (86,3%) des patients.
- A la fois, les médecins et les patients enregistraient la présence, la sévérité et l’impact des symptômes au moment de la consultation ainsi que la présence des symptômes les plus fréquents en dehors de ceux présents lors de cette consultation.
- La qualité de la vie liée à la santé a été évaluée à l’aide du mini-questionnaire de la qualité de vie en rapport avec la rhino-conjonctivite.
– Résultats :
- Une forte proportion des patients avait une maladie modérée à grave (67,2% ; N = 996), une maladie persistance (42,5% ; N = 630) et des co-morbidités tel que l’asthme (31,5% ; N = 467).
- Globalement, les patients ont jugé leur maladie comme plus grave que ne l’avaient fait les médecins (P <0,001).
- Au moment de la consultation, un tiers de l’ensemble des patients ont indiqué que leurs symptômes nasaux et oculaires actuels étaient modérés ou sévères.
- Selon l’évaluation des médecins, le bon contrôle des symptômes nasaux et oculaires était accompli dans 45,4% (N = 673) et 51,3% (N = 760) des patients, respectivement, et, un faible contrôle des symptômes dans 18,0% (N = 267) et 12,1% (N = 179).
- Globalement, 43,3% (N = 641) des personnes interrogées utilisent deux ou plusieurs médicaments pour leur RA.
- La qualité de vie était corrélée à la sévérité de la maladie et avec le nombre de jours sans symptômes dans les 4 semaines précédentes.
- La rhinite allergique a beaucoup plus d’impact chez les patients atteints de maladie plutôt persistante que chez ceux ayant une maladie intermittente (2,3 ± 1,3 contre 1,9 ± 1,2 ; P <0,001).
- Néanmoins, 81,8% (N = 601) des patients atteints de maladie intermittente rapportaient une détérioration de leur vie quotidienne en raison de leur RA.
– Conclusions :
- La rhinite allergique demeure un important problème de santé en raison de la forte charge des symptômes et de son impact sur le bien-être général et la qualité de vie en rapport avec la santé chez des patients consultant pour cette raison.
- Globalement, il y a une faible corrélation entre les patients et les médecins concernant la gravité de la maladie.
Cette étude permet de confirmer des constats antérieurs.
Première confirmation, la rhinite retentit sur la qualité de vie, moins bon sommeil, fatigue, trouble de la concentration, travail et/ou loisirs perturbés… De plus, cette diminution de la qualité de vie est corrélée à la sévérité de la rhinite, elle est aussi, à contrario, corrélée positivement en cas d’absence de symptômes dans les 4 semaines précédentes. Malgré tout, même les patients rhinitiques intermittents se plaignent, dans près de 82% des cas, d’avoir une moindre qualité de vie.
Deuxième confirmation, les médecins ont tendance à évaluer la sévérité comme moins importante que le font les patients. Le médecin sous-estime donc la sévérité de la rhinite.
Ces deux aspects indiquent, une fois encore, qu’il faut prendre au sérieux les patients atteints de rhinite. Ils doivent faire l’objet d’un interrogatoire minutieux qui n’oubliera pas la qualité de vie. Bien sûr, devra suivre un examen clinique dont la rhinocavoscopie sera le temps essentiel et une enquête allergologique pas moins fouillée. Bien sûr, les explorations fonctionnelles respiratoires feront partie systématiquement de l’enquête.
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