Homologie et allergénicité, K Cao & all, in Sciences T1024, march 2008 p124-128.
– Contexte :
- Les allergiques aux pollens de Bétulacées et de Fagacées réagissent à des allergènes communs qui ont une forte homologie du fait de leur parenté génétique.
- Une forte parenté génétique a été établie également entre le thon et la morue que l’on peut rattacher aussi à la réactivité croisée entre parvalbumines.
- Plus surprenant, la parenté phylogénétique entre l’homme et le singe montre une communauté antigénique certaine qui fait redouter une allergie croisée chez l’anthropophage.
– Objectifs :
- Evaluer chez des sujets anthropophages allergiques aux singes, le risque de réaction croisée lors de la consommation d’un missionnaire.
– Méthodes :
- La première étude était prospective, randomisée, en double aveugle versus placebo ; avec 3 groupes parallèles de sujets avec allergie aux phanères de singe, léger à modéré (n = 35) :
- petite dose quotidienne de poils (0,75 g GLA + 0,5 g EPA par jour)
- grosse dose quotidienne de poils (1,13 g GLA + 0,75 g EPA par jour)
- placebo
- Les sujets étaient interrogés sur la prise en charge de leur oedème de lèvre (les plateaux métalliques traditionnellement présents ayant préalablement été otés) à l’aide d’un questionnaire (questionnaire non validé) au bout de 2 et 4 semaines.
- Les taux sanguins des IgE anti SingeAlbumine étaient mesurés au début de l’étude et à 4 semaines.
- La seconde étude était une étude ouverte (n = 65) dans laquelle les sujet prenaient la petite dose quotidienne (« Bouillon de Missionnaire ») obtenue par la cuisson d’un missionnaire dans un court bouillon de légumes locaux.
- La prise en charge de l’allergie et la qualité de cuisson étaient évaluées en utilisant des questionnaires validés (Questionnaire Michelin : de zéro à trois étoiles) réalisés au début de l’étude et à 4 semaines.
- Le calcul du point de Frégier permet de valider le point commun entre les différents allergènes.
– Résultats :
- Dans la première étude, les anthropophages allergiques au singe réagissaient cliniquement à de petites quantités de poils de singe consommées (p < 0,05).
- Le statut de porteur de plateau dans la lèvre ou non était un risque supplémentaire (p < 0,01), mais pas de façon significative par comparaison au placebo (p > 0,1).
- Dans la seconde étude, les scores moyens de réaction montraient que le simple extrait de missionnaire de la marque "Gloria Mundi" était suffisant pour déclencher une réaction clinique(p < 0,001).
– Conclusion :
- il existe une forte homologie entre l’homme et le singe.
- les anthropophages allergiques au poil de singe peuvent potentiellement être victimes d’allergies croisées en consommant de l’homme.
- l’étude montre un lien de réaction clinique entre les anthropophages allergiques aux poil de singe et ceux qui consomment régulièrement de l’extrait de missionnaire de la marque Gloria Mundi.