Accueil du site > Maladies > Atopie > Encore un clin d’œil à Brigitte Bardot, à propos des chats et des chiens !

Encore un clin d’œil à Brigitte Bardot, à propos des chats et des chiens !
vendredi 16 octobre 2009, par
Le fait d’être exposé durant l’enfance aux chats et aux chiens serait associé à un risque moindre de développer ultérieurement des manifestations atopiques. Mais voilà, il existe peut-être un biais. Les familles ayant des antécédents atopiques pourraient éviter tout simplement de posséder des animaux domestiques. C’est tout l’intérêt de ce travail que d’y répondre.
Chats, chiens et risque d’atopie dans l’enfance et à l’âge adulte : Piush J. Mandhane, MDa, Malcolm R. Sears, MBb, Richie Poulton, PhDc, Justina M. Greene, DipCompSysb, W.Y. Wendy Lou, PhDd, D. Robin Taylor, MDe, Robert J. Hancox, MDc
a Department of Pediatrics, University of Alberta, Edmonton, Alberta, Canada
b Department of Medicine, McMaster University, and Firestone Institute for Respiratory Health, St Joseph’s Healthcare, Hamilton, Ontario, Canada
c Department of Preventive & Social Medicine, University of Otago, Dunedin, New Zealand
d Department of Public Health Sciences, University of Toronto, Toronto, Ontario, Canada
e Department of Medical & Surgical Sciences, Dunedin School of Medicine, University of Otago, Dunedin, New Zealand
dans JACI Volume 124, Issue 4, Pages 745-750.e4 (October 2009)
– Contexte :
- L’exposition aux chats et aux chiens pendant l’enfance a été associée à un risque moindre de développer l’allergie.
- On ignore si ce phénomène est dû à l’éviction sélective des animaux domestiques par les familles ayant des antécédents d’allergie.
- Les effets de la possession d’animaux domestiques à l’âge adulte sont inconnus.
– Objectifs :
- Nous avons cherché à évaluer l’association entre le fait de posséder des chats et de chiens dans l’enfance et à l’âge adulte, et, le développement de l’atopie dans une population basée sur une cohorte de naissance de 1037 sujets.
– Méthodes :
- Les propriétaires de chats ou de chiens entre la naissance et l’âge de 9 ans, et, entre l’âge de 18 à 32 ans ont été enregistrés.
- Les tests cutanés aux allergènes communs ont été effectués à 13 et à 32 ans.
– Résultats :
- Il n’y avait aucune preuve que les familles ayant des antécédents d’atopie évitaient de posséder des animaux domestiques.
- Il y avait une interaction significative entre le chien et le chat, et, le développement de l’atopie dans l’enfance et l’âge adulte.
- Les enfants qui possédaient à la fois un chat et un chien étaient moins susceptibles d’être atopiques à l’âge de 13 ans.
- Le fait de vivre avec un seul de ces animaux n’a pas d’effet protecteur de l’atopie.
- Parmi ceux qui n’étaient pas atopiques à l’âge de 13 ans, ayant à la fois un chat et un chien à l’âge adulte, avaient une association à un risque plus faible de l’apparition d’atopie à l’âge de 32 ans.
- Cette association était significative seulement chez ceux ayant des antécédents parentaux d’atopie.
- Ces effets étaient indépendants de toute une gamme de facteurs de confusion potentiels.
– Conclusions :
- Il existe une interaction synergique entre l’exposition au chat et au chien qui est associée à un risque moindre de développer l’atopie dans l’enfance et à l’âge adulte.
Dans un épisode précédent, ici même, sur www.allergique.org, je commentais les résultats d’une étude ayant trait à l’exposition au chat durant l’enfance et durant l’âge adulte compte tenu des périodes d’expositions.
Les conclusions étaient claires : « Les adultes asthmatiques exposés au chat depuis l’enfance présentent un modèle immunologique à IgG4 élevées et IgE faibles spécifiques de Fel d 1 ».
Pour ces auteurs une exposition prolongée pourrait maintenir un état de tolérance immunologique au chat.
Phénomène que tout allergologue de terrain connaît bien.
Dans la présente étude d’origine canadienne et néo-zélandaise, le sujet est plus général puisqu’il aborde la possibilité protectrice vis-à-vis de l’apparition de maladies de la série atopique en fonction de la possession d’un chat et/ou d’un chien et en fonction de périodes d’observation, en gros, enfance et à l’âge adulte.
De suite, il faut savoir que les auteurs ont éliminé immédiatement le risque de biais principal qui est que les familles atopiques ont peut-être tendance à ne pas héberger d’animal en leur foyer.
Ici, cela a été vérifié et ce n’est pas le cas.
Les résultats sont nets, le fait de vivre avec un animal protège de l’apparition des maladies atopiques tant dans l’enfance qu’à l’âge adulte.
Mieux le fait d’avoir un chat et un chien apporte une meilleure protection que d’avoir un seul animal.
Et bien sûr, toutes ces constatations étaient plus nettes chez les sujets ayant des antécédents familiaux d’atopie.
Cette étude a été effectuée sur une cohorte de naissance de 1037 sujets, ce qui la rend plutôt crédible.
On le voit les faits s’accumulent pour dire que la possession d’animaux domestiques dès la petite enfance a un intérêt sur la protection de l’apparition des manifestations de l’atopie.
Il restera à expliquer le phénomène, la maturation du système immunitaire par les toxines bactériennes animales est une belle hypothèse, rééquilibrage de la balance TH1/TH2 via les lymphocytes T régulateurs et les TLR.
Mais, comme d’habitude, c’est sans doute plus compliqué.
Recevez les actualités chaque mois