Même les bébés tu testeras !

vendredi 11 décembre 2009 par Dr Alain Thillay637 visites

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Même les bébés tu testeras !

Même les bébés tu testeras !

vendredi 11 décembre 2009, par Dr Alain Thillay

La plupart des études concernant la prévalence de l’IgE réactivité aux aéroallergènes chez l’enfant d’âge préscolaire sont basées sur la population générale. Ici, l’étude a trait à des enfants suspects de manifestations d’allergie chez qui les auteurs ont pratiqué des dosages des IgE spécifiques des aéroallergènes et des trophallergènes.
Alors pertinent ou pas, à lire…

Prévalence importante de la sensibilisation aux aéroallergènes chez l’enfant âgé de 0 à 4 ans présentant des symptômes de maladie allergique. Adriana Baatenburg de Jong 1 , Lambert D. Dikkeschei 2 and Paul L. P. Brand 1,3

1 Princess Amalia Children’s Clinic, Isala klinieken, Zwolle, the Netherlands , 2 Clinical Laboratory, Isala klinieken, Zwolle, the Netherlands , 3 UMCG Postgraduate School of Medicine, University Medical Centre, Groningen, the Netherlands :

dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 20 Issue 8, Pages 735 - 740

 Contexte :

  • L’hypothèse que la sensibilisation aux aéroallergènes est rare chez les enfants d’âge préscolaire est fondée sur des études de population dont la plupart des sujets ont peu ou pas de symptômes relevant de la maladie atopique.

 Objectif :

  • Nous avons évalué la prévalence de la sensibilisation atopique chez des enfants âgés de 0 à 4 ans présentant des symptômes de maladie allergique en examinant les résultats des IgE spécifiques, tests effectués dans le laboratoire de notre hôpital chez des enfants âgés de 4 ans ou moins, entre 1985 et 2003.

 Méthodes :

  • Ces tests avaient été ordonnés par des omnipraticiens ou des pédiatres hospitaliers chez les enfants présentant des symptômes de maladie allergique.
  • Les IgE spécifiques concernant un panel d’aliments courants et d’allergènes inhalés ont été réalisées chez 2946 enfants, une concentration des IgE spécifiques supérieure à 0,35 kU/L était considérée comme positive.

 Résultats :

  • Dans l’ensemble, 505 (17%) des tests étaient positifs aux aéroallergènes :
    • 346 (12%) pour les acariens,
    • 257 (9%) pour les squames de chien,
    • 240 (8%) pour les squames de chat et
    • 197 (7%) pour les pollens de graminées.
  • La positivité des tests était plus fréquente chez les garçons (19,2%) que chez les filles (14,2%, p<0,01), indépendamment de leur âge.
  • Bien que la sensibilisation aux allergènes alimentaires fût plus fréquente chez les enfants âgés de 0 à moins de 3 ans, aéroallergènes et trophallergènes montraient des taux de prévalence comparables chez les enfants âgés de 3 ans à 5 ans.

 Conclusions :

  • La sensibilisation aux aéroallergènes était fréquente chez les enfants d’âge préscolaire présentant des symptômes de la maladie allergique et plus fréquente chez les garçons que chez les filles.
  • Les tests de dépistage de l’allergie chez le nourrisson et dans la petite enfance devraient inclure les aéroallergènes.

Cette étude d’origine néerlandaise présente un grand intérêt pour le praticien allergologue car elle s’établit sur le terrain de la pratique quotidienne puisque concernant la prévalence de l’IgE réactivité chez le petit enfant présentant une symptomatologie atopique et non pas dans la population générale comme c’est très souvent le cas.

Le critère d’IgE réactivité retenu ici est le dosage des IgE sériques spécifiques des aéroallergènes et des trophallergènes.

Nous aurions aimé y voir aussi les tests cutanés.

Pour la population générale, chez les enfants de moins de 3 ans, en 2007, une étude reprenant une trentaine de travaux sur ce sujet rapportait 5% d’asthme chez les enfants âgés de deux ans et une prévalence de la rhinite allergique de 1 à 30% selon l’exigence de la définition utilisée.

Ce qui en fait nous renseigne moyennement.

Sur 2946 enfants âgés de 0 à 4 ans suspects d’allergie, 17% avaient des IgE sériques spécifiques des aéroallergènes positives avec, d’un point de vue qualitatif, par ordre décroissant, acariens, chien, chat, pollens de Graminées.

Ces tests positifs sont plus fréquents chez le garçon.

Et bien entendu, de 0 à 3 ans, ce sont les trophallergènes qui sont en tête, ensuite ceux-ci font jeu égal avec les aéroallergènes.

Les conclusions des auteurs font sourire, tous les allergologues, à mon avis, pratiquent des tests aux aéroallergènes aux enfants de cette tranche d’âge depuis belle lurette !

Pour ma part, pour ces enfants en suspicion de manifestations d’atopie, les tests cutanés avec confirmation sérique si nécessaire sont quasi systématiques pour les aéroallergènes et trophallergènes classiques.

En tous cas, ce travail confirme l’intérêt de cette stratégie diagnostique.

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