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En matière de rhinite, on ne peut pas dire que le nez ne bronche pas !
vendredi 26 février 2010, par
La rhinite est une affection extrêmement fréquente. Elle reste malgré tout souvent ignorée, sous-traitée, et son retentissement est largement sous estimé, malgré l’apport de la classification ARIA qui avait pourtant mis le doigt sur les rapports entre nez et bronches. La spirométrie a-t-elle sa place dans l’exploration de la rhinite ?
Association entre rhinite allergique apériodique de l’enfant et limitation subclinique des débits. : G. Ciprandi 1 and M. Capasso 2
1 Department of Internal Medicine, Azienda Ospedaliera Universitaria San Martino, University of Genoa, Genoa, Italy and 2 Department of Paediatrics, Ospedale Civile ’Ave Gratia Plena’, Piedimonte Matese (CE), Italy
dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 40 Issue 3, Pages 398 - 402
– Contexte :
- La rhinite allergique (RA) est un facteur de risque pertinent d’apparition de l’asthme, il y a d’ailleurs un lien étroit entre le nez et les bronches.
- Récemment, il a été démontré que la durée de la RA et l’allergie aux acariens représentent des risques élevés d’altération spirométrique pour des adultes allergiques.
– Objectif :
- Evaluer un groupe d’enfants avec RA, sans symptômes bronchiques, et évaluer les troubles spirométriques.
– Méthodes :
- Deux cents enfants avec RA modérées à sévères ont été consécutivement évalués. -*Examen clinique, tests cutanés, et spiromètre ont été effectués chez tous les enfants.
– Résultats :
- 31% des enfants avaient un DEM25-75% inférieur à 80% des valeurs théoriques et 11% avaient à la fois un VEMS et un DEM25-75% inférieur à 80%.
- La durée de la rhinite et une sensibilisation aux acariens étaient significativement associées à des valeurs diminuées de ces paramètres spirométriques.
– Conclusion :
- Cette étude souligne le lien étroit entre les voies respiratoires hautes et basses et le rôle de certains facteurs de risque, comme une durée prolongée de rhinite et une sensibilisation aux acariens, en tant que marqueurs pronostiques précoces d’une implication bronchique chez les enfants avec RA, ayant une perception des seuls symptômes de rhinite.
Deux cents enfants italiens atteints de rhinite allergique ont été inclus dans cette étude.
Bien que ne percevant que leurs symptômes de rhinite, un tiers de ces enfants présentaient des anomalies spirométriques.
La présence de ces anomalies était liée à une évolution prolongée de la rhinite et à une sensibilisation aux acariens.
Ces données rappellent le lien étroit entre le nez et les bronches, à la base de la classification des rhinites allergiques (RA), proposée par le groupe d’étude sur la rhinite allergique et son impact sur l’asthme (ARIA), voici une dizaine d’années.
Dans cette classification, les rhinites sont intermittentes ou persistantes selon leur durée d’évolution et modérées ou sévères selon l’intensité de la gêne et son retentissement.
Pour les deux cents enfants étudiés ici, les rhinites persistantes ou intermittentes, en apparence isolées, s’accompagnent dans un tiers des cas de perturbations spirométriques, ces perturbations étant d’autant plus marquées qu’il s’agit de rhinites persistantes à longue durée d’évolution et qu’il existe une sensibilisation aux acariens.
Comme l’avait déjà montré une étude italienne en 2007, la classification ARIA ne permet pas de prédire la survenue d’un asthme qui doit donc être recherché, de parti pris, chez tout rhinitique.
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