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Encore de nouvelles réactivités croisées chez les allergiques au bouleau : mais comment nourrir ces patients ?
vendredi 26 mars 2010, par
La consommation de figues sèches au nord de l’Europe a fait longtemps ignorer une réactivité croisée clinique entre le bouleau et la figue. Mais la consommation de figues fraiches et d’autres fruits de la famille des moracées à conduit à s’interroger sur l’origine de cette allergie croisée observée chez de nombreux patients.
Identification d’allergènes de la famille Betv1 dans la figue et d’autres moracées. : W. Hemmer 1 * , M. Focke 2 * , G. Marzban 3 , I. Swoboda 2 , R. Jarisch 1 and M. Laimer 3
1 FAZ – Floridsdorf Allergy Centre, Vienna, Austria , 2 Christian Doppler Laboratory for Allergy Research, Department of Pathophysiology, Centre for Physiology and Pathophysiology, Medical University of Vienna, Vienna, Austria and 3 Department of Biotechnology, Plant Biotechnology Unit, University of Natural Resources and Applied Life Sciences (BOKU), Vienna, Austria
dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 40 Issue 4, Pages 679 - 687
– Introduction :
- L’allergie à la figue a été décrite chez des patients allergiques au ficus benjamina ou au latex, mais peut également se rencontrer chez des patients allergiques aux pollens.
– Objectif de l’étude :
- Il a été d’étudier le potentiel de réactivité croisée entre la figue et les fruits de la même origine taxonomique vis-à-vis de la sensibilisation à Bet v 1.
– Matériel et méthode :
- 188 patients avec ou sans allergie au pollen de bouleau ont eu des prick-tests natifs :
- avec la figue (Ficus carica)
- la mûre (Morus alba)
- le jacquier (Artocarpus heterophyllus)
- et d’autres aliments d’origine végétale.
- Les extraits de moracées ont été traités par technique SDS-Page et testés avec le sérum des patients des antisérums polyclonaux contre Mal d1.
- Une inhibition en Western blot a été réalisée avec des extraits des fruits de la famille des moracées, du pollen de bouleau, et le recombinant rBet v1.
- Les molécules présentant potentiellement des homologies avec Bet v 1 dans les extraits des moracées ont été analysées par chromatographie et spectrométrie.
– Résultats :
- Parmi 85 patients ayant une allergie uniquement au pollen de bouleau :
- 78% ont un test positif à la figue fraiche,
- 10% avec la figue sèche,
- 91% avec la mûre
- et 91% avec le jacquier
- 77% avec des fruits de la famille des rosacées
- et 83% avec la noisette.
- 66% des allergiques au bouleau positifs à la figue ont des symptômes lors de la consommation de figues fraiches, alors que la figue sèche est beaucoup plus souvent bien tolérée.
- Chez 60% de patients avec une sensibilisation isolée au ficus, les pourcentages de réactivité pour les mêmes aliments sont respectivement de 83-40-0-0-0-0 %.
- Aucun des 32 allergiques aux pollens d’armoise ne réagit aux fruits de la famille des moracées.
- Les AC anti Mal d1 de lapin et le sérum des patients réagissent vis-à-vis d’une bande de 17 kDa présente dans tous les extraits de moracées.
- La liaison des IgE à ces protéines a été totalement inhibée par le pollen de bouleau et par rBet v 1.
- La spectrométrie de masse a identifiée plusieurs peptides de 17 kDa de la figue, de la mûre et du jacquier, avec respectivement 60 %, 56% et 76% d’homologie avec Bet v 1.
– Conclusion :
- La figue et les autres moracées contiennent des allergènes présentant une homologie avec Bet v 1 et sont des allergènes cliniquement pertinents dans le syndrome Bet v 1 like.
Les auteurs de ce travail ont cherché à expliquer une réactivité croisée entre la figue et d’autres moracées chez des patients initialement allergiques ou non aux pollens en particulier de bouleau.
Les patients allergiques au bouleau réagissent à une protéine présentant des homologies avec Bet v 1.
On sait qu’il existe des réactivités croisées chez les patients allergiques au ficus, avec par exemple le kiwi, en raison d’une sensibilisation à une molécule de type papaïne-like.
Il a également été décrit des réactivités croisées entre la figue et le latex par le biais d’une sensibilisation à une molécule héveine-like.
Ici les auteurs ont cherché à savoir s’il existait ou non une réactivité croisée à la figue et de façon plus large à la famille des moracées chez des patients initialement allergiques au pollen de bouleau.
L’étude de patients mono sensibilisés ou non au bouleau à permis de mettre en évidence une réactivité croisée très forte avec les moracées et cliniquement significative chez 66% d’entre eux. La réactivité croisée la plus forte s’observe avec la figue fraiche, la mure et le jacquier.
Le syndrome Bet v1 like s’étend donc à la famille des moracées.
Mais pas de panique : comme l’allergique de 2010 ne vit plus de la cueillette, il peut tout manger mais sec ou cuit.
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