Ave ARIA, on connaît la musique !

mercredi 7 juillet 2010 par Dr Hervé Couteaux940 visites

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Ave ARIA, on connaît la musique !

Ave ARIA, on connaît la musique !

mercredi 7 juillet 2010, par Dr Hervé Couteaux

L’adoption de la classification ARIA a bien été motivée d’une part par le lien de plus en plus documenté qu’il y a entre le nez et les bronches et d’autres part par le retentissement des rhinites, pas toujours pris en compte de façon pertinente jusque là. Cette étude fait en quelque sorte le lien entre classification classique et ARIA.

Validation de la classification ARIA (basée sur la durée et la sévérité) chez des patients espagnols souffrant de rhinite allergique - L’étude de cohorte ADRIAL. : del Cuvillo A, Montoro J, Bartra J, Valero A, Ferrer M, Jauregui I, Dávila I, Sastre J, Mullol J.

Clínica Dr. Lobatón, Cádiz, Spain

dans Rhinology. 2010 Jun ;48(2):201-5.

 Introduction :

  • La rhinite allergique (RA) est une maladie de plus en plus répandue dans le monde, qui a un impact important sur la qualité de vie et génère des coûts élevés tant sociaux que sanitaires.
  • La classification ARIA, qui tient compte à la fois la durée et la sévérité de la RA, semble plus appropriée que les classifications précédentes des RA, mais peu d’études existent quant à la validation des critères de gravité proposé par la classification ARIA.

 Objectifs :

  • Evaluer la classification ARIA basée sur la durée et la sévérité de la RA dans une population d’un échantillon de patients important.
  • Examiner si différents degrés de sévérité étaient corrélés à des différences observées dans le score symptomatique et dans l’auto-évaluation de la baisse de qualité de vie du patient.
  • Cette étude évalue également la relation entre la sévérité de la RA et des comorbidités.

 Matériels et méthodes :

  • Etude multicentrique transversale d’observation, menée en Espagne.
  • Les RA ont été classées selon les critères ARIA, comparés à la classification classique basée sur l’exposition aux allergènes.
  • Les rhinites ont été évaluées par une échelle de scores basée sur 4 Symptômes (T4SS), la qualité de vie a été évaluée en utilisant un questionnaire de qualité de vie pour la rhinoconjonctivite (RQLQ), et la sévérité de la maladie par une échelle visuelle analogique (VAS, graduée de 0 à 100 mm).
    Les comorbidités ont été évaluées en fonction à la fois de la durée et de la sévérité des symptômes de rhinite.

 Résultats :

  • 3529 patients rhinitiques (âge moyen 37,5 ± 13,4 ans, 52,3% de femmes) ont été inclus dans l’étude.
  • Les RA des patients ont été classés en intermittentes (51,5%) et persistantes (48,5%) selon la classification ARIA, et en saisonnières (61,2%), perannuelles (35,1%) et professionnelles (3,7%) selon la classification par exposition à l’allergène. -*Des valeurs significativement plus élevées de T4SS, RQLQ et des scores VAS ont été obtenues dans les rhinites modérées à sévères par rapport aux rhinites légères. -*L’incidence de l’asthme était significativement plus élevée chez les patients atteints de rhinite persistante modérée / sévère par rapport aux rhinites intermittentes et légères.
  • L’asthme est la seule comorbidité à atteindre une signification statistique.

 Conclusion :

  • La classification de sévérité ARIA reflète deux statuts différents de la RA en termes de symptômes et la qualité de vie.
  • L’asthme est la seule pathologie concomitante dans lequel l’incidence est liée à des catégories ARIA en termes de durée ou de sévérité.

Deux conclusions importantes pour cette étude :

  • Les rhinites persistantes modérées à sévères ne se limitent pas à un inconfort nasal mais entraînent des perturbations plus générales, notamment en terme de qualité de vie.
  • L’asthme est une comorbidité de la rhinite.

La classification ARIA repose sur le concept d’unicité des voies aériennes, qu’elles soient supérieures ou inférieures.

La rhinite est effectivement un facteur de risque de survenue d’un asthme, ce qui a conduit Le groupe de travail ARIA à proposer de faire une exploration fonctionnelle respiratoire aux patients atteints de rhinite allergique persistante.

S’il existe quelques différences entre les atteintes inflammatoires du nez et des bronches, notamment sur le plan physiopathologique, il y a aussi des points communs : on peut rappeler par exemple que l’éosinophilie des voies aériennes supérieures est corrélée à celle des voies inférieures, que traiter l’inflammation du nez améliore celle des bronches,

Les rhinites allergiques sont des affections chroniques au même titre que les autres pathologies allergiques, ce que ne reflète pas toujours l’hétérogénéité des prises en charges.

Dans la rhinite persistante, nous savons qu’un traitement de fond est plus efficace qu’un traitement à la demande et qu’il est nécessaire de réévaluer la situation régulièrement afin de pouvoir adapter cette prise en charge.

Le potentiel évolutif de cette affection et en particulier la comorbidité démontrée pour l’asthme sont des éléments dont la connaissance peut améliorer l’observance des traitements, toujours difficile dans les affections chroniques.

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