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Les bons comptes ne font pas forcément les bons amis.
mardi 5 octobre 2010, par
Pla a 1, allergène du pollen de Platane : quantification dans l’atmosphère et influence sur une population sensibilisée. : Fernández-González, D., González-Parrado, Z., Vega-Maray, A. M., Valencia-Barrera, R. M., Camazón-Izquierdo, B., De Nuntiis, P. and Mandrioli, P. ,
Platanus pollen allergen, Pla a 1 : quantification in the atmosphere and influence on a sensitizing population.
dans Clinical & Experimental Allergy, no. doi : 10.1111/j.1365-2222.2010.03595.x
– Contexte :
- La réponse allergique des patients sensibilisés ne correspond pas toujours avec la présence et l’ampleur des comptes polliniques atmosphériques.
- La prévalence de l’allergie à Platanus est habituellement modérée, et la part des patients mono sensibilisés est faible.
- Ceci rend difficile l’interprétation précise de la relation entre les taux de pollens inhalés et les symptômes des patients.
– Objectif :
- Cette étude vise à étudier la relation entre la concentration atmosphérique de l’aéroallergène Pla a 1 et du pollen de platane.
– Méthodes :
- Les échantillons de pollen ont été collectés grâce à un capteur volumétrique de type Hirst (Burkard©) pour les grains de pollen, et un échantillonneur Burkard Cyclone (Burkard©) pour l’allergène Pla a 1.
- Les taux d’IgE spécifiques sériques ont été déterminés pour les allergènes de Acer sp., Artemisia vulgaris, Betula alba, Chenopodium album, Cupressus arizonica, Cynodon dactylon, Fraxinus excelsior, Lolium perenne, Pinus sp., Plantago lanceolata, Platanus acerifolia, Populus sp., Quercus ilex et Taraxacum officinale , avec le Système EAST (Hytec specific IgE EIA kit ; Hycor Biomedical, Kassel, Allemagne).
– Résultats :
- Les dynamiques aérobiologiques des grains de pollens et de Pla a 1 ont considérablement différé, en particulier au cours de la période de pollinisation de Platanus.
- Sur 118 sujets testés, 34 sera contenaient des IgE spécifiques pour Platanus et tous avaient des IgE spécifiques pour d’autres types de pollens.
– Conclusions :
- La présence du pneumallergène Pla a 1 dans l’atmosphère parait indépendante des comptes polliniques de Platanus sur la même période, et peut contribuer à l’apparition des symptômes allergiques et la sensibilisation.
- Le nombre de patients polysensibilisés présentant une allergie à Platanus suggère que les symptômes allergiques étaient causés par une co-sensibilisation ou une réactivité croisée impliquant plusieurs particules allergéniques.
Les comptes polliniques permettent une évaluation a posteriori de l’exposition de la population aux pollens atmosphériques.
Pour les personnes allergiques, ils sont un indicateur du risque de développer des symptômes.
De nombreuses études ont cependant constaté des discordances dans les dates de pics polliniques et de symptomatologie chez les patients. De nouvelles techniques permettant la quantification des allergènes, au niveau moléculaire, sont donc mises au point.
Cette étude vise ainsi à évaluer la pertinence de la détection et la quantification du principal allergène du platane, Pla a 1, par rapport aux comptes des grains de pollens entiers.
Le choix de cet allergène est sans doute lié à la grande fréquence de réactivité chez les patients allergiques au platane : plus de 80% ont des IgE vis-à-vis de Pla a 1.
Mais, comme dans de nombreuses études portant sur l’allergologie moléculaire, on est encore en manque de données cliniques. Quelle est la période de gène clinique des patients ? Quels sont les symptômes présentés ?
La détermination de taux d’IgE vis-à-vis de nombreuses espèces potentiellement croisante est bien sur riche d’informations, mais elle reste difficile à interpréter en dehors de tout contexte clinique…
L’allergie au platane est donc la plupart du temps associée à d’autres réactivités polliniques, sans qu’il soit toujours possible de différencier co-sensibilisation de réactivité croisée.
Par ailleurs, les dates de pics polliniques sont différentes des pics de concentration en Pla a 1. La pluie, les orages, le vent, sont susceptibles de libérer le contenu des pollens, et induisent les symptômes des patients.
On peut ainsi comprendre que la quantification des allergènes pour lesquels les patients réagissent le plus fréquemment est plus proche de la chronologie des symptômes. Les auteurs de l’étude restent cependant d’un optimisme très raisonnable quant à la fiabilité des prédictions !
Mais avec ces recherches, on voit encore que l’allergologie moléculaire a de beaux jours devant elle…
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